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Planche soixante-onzième. —- Pierre Corneille. Statue
en marbre : par Caffiéri.
Pierre Corneille naquit à Rouen , en 1606, de
Pierre Corneille, maître des eaux et forêts. On le
destinait au barreau, mais il abandonna bientôt l’é-
tude des lois , pour s’adonner entièrement à la poésie.
Une aventure personnelle lui fournit le sujet de sa
première comédie, intitulée: Mélite. Cette pièce fut
suivie de plusieurs autres, qui, malgré leurs défauts?
furent applaudies à une époque où la scène fran-
çaise sortait à peine de la barbarie. Médêe annonça
ce que devait être Corneille. Le Cid parut ensuite:
cette tragédie excita la jalousie du cardinal de Richelieu
et l’admiration de l’Europe. Après ce premier chef-
d’œuvre , Corneille produisit successivement ces ou-
vrages immortels , l’honneur du théâtre français et
de l’esprit humain: les Horace s , Cinna , Polyeucte,
Pompée, Rodogune, Héraclius. De misérables farces
étaient en possession cle la scène comique; Corneille
ouvrit, dans le Menteur et dans la Suite du Menteur,
les routes de la bonne comédie. Plusieurs opéra,
composés pour les fêtes de la cour , prouvèrent la
flexibilité du génie de Corneille ; de sorte qu’il a
la gloire unique d’avoir en quelque sorte créé dans
son pays tous les genres dramatiques , et qu’il a
ouvert la carrière théâtrale, non-seulement à Racine ,
à Voltaire, à Crébillon , mais encore à Molière , à
Regnard et à Quinault. Les ouvrages de sa vieillesse
ne sont pas dignes de ceux qu’il composa dans la
force de l’âge 5 mais O thon, Sertorius, et même plu-
sieurs passages de ses moindres productions sont en-
6. 36
A\
Planche soixante-onzième. —- Pierre Corneille. Statue
en marbre : par Caffiéri.
Pierre Corneille naquit à Rouen , en 1606, de
Pierre Corneille, maître des eaux et forêts. On le
destinait au barreau, mais il abandonna bientôt l’é-
tude des lois , pour s’adonner entièrement à la poésie.
Une aventure personnelle lui fournit le sujet de sa
première comédie, intitulée: Mélite. Cette pièce fut
suivie de plusieurs autres, qui, malgré leurs défauts?
furent applaudies à une époque où la scène fran-
çaise sortait à peine de la barbarie. Médêe annonça
ce que devait être Corneille. Le Cid parut ensuite:
cette tragédie excita la jalousie du cardinal de Richelieu
et l’admiration de l’Europe. Après ce premier chef-
d’œuvre , Corneille produisit successivement ces ou-
vrages immortels , l’honneur du théâtre français et
de l’esprit humain: les Horace s , Cinna , Polyeucte,
Pompée, Rodogune, Héraclius. De misérables farces
étaient en possession cle la scène comique; Corneille
ouvrit, dans le Menteur et dans la Suite du Menteur,
les routes de la bonne comédie. Plusieurs opéra,
composés pour les fêtes de la cour , prouvèrent la
flexibilité du génie de Corneille ; de sorte qu’il a
la gloire unique d’avoir en quelque sorte créé dans
son pays tous les genres dramatiques , et qu’il a
ouvert la carrière théâtrale, non-seulement à Racine ,
à Voltaire, à Crébillon , mais encore à Molière , à
Regnard et à Quinault. Les ouvrages de sa vieillesse
ne sont pas dignes de ceux qu’il composa dans la
force de l’âge 5 mais O thon, Sertorius, et même plu-
sieurs passages de ses moindres productions sont en-
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