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Planche cinquante-cinquième. — Mars et Rhéa-Sylvia.
Tableau du Musée de Versailles ; par N. Poussin.
On sait que pour cacher ce que la naissance des fon-
dateurs de leur ville avait d’illégitime, les Romains
feignirent que Rhéa-Sylvia, mère de Romulus et de
Rémus, avait été séduite par le dieu Mars. Le Poussin
a adopté cette idée. La fille de Numitor , venue sur les
bords du Tibre, pour puiser de l’eau , est surprise par le
sommeil. De petits Amours , placés près d’elle , la font
remarquer au dieu Mars que l’on aperçoit dans l’air,
sur un char traîné par deux lions. Plus loin , le fleuve
du Tibre est assis sur l’herbe; il a près de lui Romulus
et Rémus enfans, ainsi que la louve qui les allaita. Le
Po ussin a sans doute eu l’intention de mieux caractériser
son sujet, lorsqu’il y a introduit ces figures; mais il
n’eût peut-être pas dû rapprocher ainsi deux événemens
essentiellement distincts. Cette double scène, dans le
même tableau, rappelle l’enfance de l’art , et on peut
être surpris qu’un aussi grand peintre que le Poussin
ait commis une semblable faute.
Le tableau , ainsi que la plupart de ceux de ce célèbre
artiste, est d’un très-bon goût de dessin et d’un coloris
assez faible. Les figures ont environ deux pieds de
proportion.
Dans le catalogue du Musée de Versailles, on a
donné par erreur aux figures principales de ce tableau
les noms de Mars et de Vénus,
\
8.
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Planche cinquante-cinquième. — Mars et Rhéa-Sylvia.
Tableau du Musée de Versailles ; par N. Poussin.
On sait que pour cacher ce que la naissance des fon-
dateurs de leur ville avait d’illégitime, les Romains
feignirent que Rhéa-Sylvia, mère de Romulus et de
Rémus, avait été séduite par le dieu Mars. Le Poussin
a adopté cette idée. La fille de Numitor , venue sur les
bords du Tibre, pour puiser de l’eau , est surprise par le
sommeil. De petits Amours , placés près d’elle , la font
remarquer au dieu Mars que l’on aperçoit dans l’air,
sur un char traîné par deux lions. Plus loin , le fleuve
du Tibre est assis sur l’herbe; il a près de lui Romulus
et Rémus enfans, ainsi que la louve qui les allaita. Le
Po ussin a sans doute eu l’intention de mieux caractériser
son sujet, lorsqu’il y a introduit ces figures; mais il
n’eût peut-être pas dû rapprocher ainsi deux événemens
essentiellement distincts. Cette double scène, dans le
même tableau, rappelle l’enfance de l’art , et on peut
être surpris qu’un aussi grand peintre que le Poussin
ait commis une semblable faute.
Le tableau , ainsi que la plupart de ceux de ce célèbre
artiste, est d’un très-bon goût de dessin et d’un coloris
assez faible. Les figures ont environ deux pieds de
proportion.
Dans le catalogue du Musée de Versailles, on a
donné par erreur aux figures principales de ce tableau
les noms de Mars et de Vénus,
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