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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 9.1805 [Cicognara, 3401-9]

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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19291#0165
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( 107 )

Planche cinquantième. — S. Jérôme. Tableau de la ga-
lerie du Musée ; par Gaspard Crayer.

Après avoir fui Rome et tous ses plaisirs, S. Jérôme
au milieu des déserts de la Syrie , livré au jeûne et à la
pénitence, ne pouvait triompher de ses passions impé-
tueuses; et, comme l'a dit un écrivain éloquent d'après
S. Jérôme lui-même : « la grande figure de Rome lui
« apparaissait encore avec tous ses charmes. » Alors il
se roulait dans le sable brûlant, ou , saisissant une
pierre aiguë, il meurtrissait, il déchirait sa poitrine.'
C'est l'action que Crayer donne à ce Saint. Un livre,
une tête de mort, un crucifix nourrissent ses médita-
tions continuelles. Sur le côté du tableau est le lion que
âes peintres employent toujours pour faire reconnaître
S. Jérôme; un manteau rouge enveloppe la partie in-
férieure de la figure qui est de grandeur naturelle.

Ce tableau est habilement exécuté : la touche est
ferme et large, le dessin franc, et le paysage d'une
pouleur convenable au sujet ; mais le ciel est d'un ton
lourd. On peut reprocher à Crayer de n'avoir point su
donner à la tête du Saint la noblesse dont elle était
susceptible. S. Jérôme dit bien , que ses traits étaient
flétris, ses joues desséchées ; mais ce n'est point une
j-aison pour que le peintre ne lui donne pas la physio-
nomie pleine de grandeur qu'on suppose toujours à un
tel personnage.

Gaspard Crayer, né à Anvers, en i58z ou i585, reçut
d'abord des leçons de Coxcie qu'il surpassa bientôt.
Sans sortir de sa patrie, sans autre guide que la nature,
il se fit une manière si belle et si vraie , que Rubens
vint à Anvers exprès pour le connaître, et s'écria en
 
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