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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 9.1805 [Cicognara, 3401-9]

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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19291#0208
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( i36 )

La ville de Perpignan usa en sa faveur du droit qu'elle
avait de créer un noble tous les ans. Louis XIV et
Louis XV confirmèrent les lettres de noblesse, et il fut
fait chevalier de S. Michel en 1727.

Ces faveurs étaient dues à son mérite, et il fut tou-
jours étranger à l'intrigue et à la flatterie. Rigaud obtint
l'estime des gens honnêtes : ses vertus servirent à
recommander ses lalens. II fit le voyage de Perpignan,
pour peindre sa mère, et ce portrait qu'il fit de plu-
sieurs manières resta constamment sous ses yeux : en
mourant, il légua à l'Académie cette preuve de sa piété
filiale. On ci le de lui plusieurs traits qui annoncent un
grand désintéressement, et beaucoup de mots qui mon-
trent la finesse de son esprit.

Rigaud excellait à peindre les étoffes et les mains. Il
s'était fait aussi une règle certaine pour saisir la res-
semblance : mérite que les beautés d'exécution ne
peuvent remplacer dans un portrait.

Cet habile peintre mourut eu 1743, sans laisser de
postérité. Il dut le bonheur d'avoir une épouse aimable
et vertueuse à une méprise assez singulière: un do-
mestique, chargé par sa maîtresse de chercher un ou-
vrier-pour mettre en couleur le plancher d'un apparte-
ment, et trompé par une ressemblance de nom,s'adressa
à Rigaud, qui trouva plaisant de se rendre chez la dame,
dans un costume magnifique. Elle devina sur le champ
la cause de la méprise, et pria Rigaud de l'excuser. La
conversation s'étant prolongée, ils découvrirent bientôt
qu'ils étaient nés pour se rendre heureux. Après quel-
que temps d'assiduité de la part de Rigaud, il obtint la
main de cette dame, et tous deux n'eurent qu'à se louer
du hasard auquel ils devaient leur union.
 
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