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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 9.1805 [Cicognara, 3401-9]

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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19291#0213
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C i39 )

Planche soixanle-Jiuitièine, ■—Milon de Crotone. Statue
du parc de Versailles ; par P. Puget.

Milon de Crotone, dans la force de l'âge., portait un
énorme taureau sur ses épaules, le tuait d'un coup de
poing, et le mangeait, dit-on, dans un seul jour. Tout
ce que les auteurs anciens rapportent des athlètes sem-
ble devoir confirmer ce qu'on raconte de celui-ci. Ce
qu'il y a de plus étonnant, c'est que cet homme, livré
à des exercices aussi violens, n'élait pas insensible aux
charmes paisibles de la philosophie: il suivait les leçons
. dePythagore dont le système ne s'accordait guères aveo
sa voracité. Etant un jour dans la salle où ce philosophe
instruisait ses nombreux disciples, le bâtiment s'écroula,
et tous les assistans auraient péri, si Milon , soutenant
seul la principale colonne, ne leur eût donné le temps
de s'échapper. Milon , devenu vieux, voulut avec ses
mains fendre le tronc d'un gros arbre : il en était pres-
que venu à bout, quand les deux parties du tronc , en
se resserrant, retinrent ses mains fatiguées par de longs
efforts : des bêtes féroces le surprirent dans cette posi-
tion , et il périt l'an Soo avant J. C.

On pourrait reprocher à Puget de n'avoir point tout-à--fait suivi
]a tradition , en laissant à Milon le secours d'une de ses mains.
Comme il n'était pas possible de le représenter dans la décrépi-
tude de l'âge , il résulte que l'idée qu'on se fait de sa force est en
contradiction avec l'inutilité de la résistance qu'il oppose au lion.
D'ailleurs le moindre mouvement causé par la douleur suffirait pour
dégager la main gauche qui n'est retenue que par les premières
phalanges. Il faut pourtant convenir que la manière avantageuse
dont Puget a placé le lion, atténue un peu ce reproche. Après
tout, que ne doit-on pas excuser dans ce bel ouvrage digne de
Michei-Ange? La chaleur, le mouvement qu'on remarque dans
cette figure, laissent à peine voir que ses formes manquent de
noblesse. L'exécution de ce groupe est parfaite : la tète de Milon
exprime la rage et le désespoir; le lion est d'une vigueur effrayante;
 
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