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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 11.1806 [Cicognara, 3401-11]

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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24993#0030
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( i6 )

Quelque temps après la mort de Raphaël, un prétendu
connaisseur fit l’acquisition d’un tableau qu’il crut l’ou-
vrage de ce maître ; il le paya en conséquence un prix
exorbitant,et le plaça dans un endroit de sa maison qu’il
fit décorer exprès pour l’offrir aux regards de tous les ama-
teurs. Ce tableau était de Garofalo ; soit ignorance de la
part des curieux, soit complaisance pour le possesseur,
personne ne le désabusa. Mais enfin un ami de Garofalo
ayant cru reconnaître cette production , courut chez l’Ar-
tiste pour s’assurer de la vérité. Celui-ci voulut aussitôt
vérifier la chose et se fit introduire, sous un autre nom que
le sien , dans le lieu où le tableau était exposé. Il ne fut
pas longtemps en doute, mais il se mêla d’abord à la foule
des spectateurs. « Quelle pureté de dessin ! disait l’un :
« quelle grâce noble! disait l’autre.'> Celui-ci admirait la
touche, celui-là le coloris, et tous s’accordaient à dire que
Raphaël lui seul avait produit de semblables chef-d’œu-
vres. Quoique son amour propre dût être flatté de ces ex-
clamations , Garofalo ne put garder longtemps le silence :
« O ignorans ! s’écria-t-il, ce tableau n’est point un chef-
« d’œuvre ; le dessin est incorrect, la touche froide, le
n coloris sans légèreté ; enfin l’ouvrage n’est pas du divin
« Raphaël ; mais d’un peintre médiocre, de Benvenuto
« Tisio dit le Garofalo. » Mais qui le croirait? cette vive
apostrophe le fit traiter d’imposteur. En vain il dit qu’il
était le Garofalo lui-même; loin de pouvoir persuader
ceux qui l’entouraient, on lui rit au nez ; et quelques-uns
des plus enthousiastes l’ayant voulu maltraiter parce qu’il
continuait de les appeler ignorans, il eut beaucoup de peine
à se tirer de leurs mains.
 
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