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Planche dix-neuvième. •—tLa Mort d’Adonis. Tableau
de la galerie du Musée ; par Rottenhamer.
Adonis vient d’expirer victime de la rage d’un sanglier
furieux. Vénus est accourue suivie des Grâces : elle trouve
son amant étendu sur la terre et privé de la vie. La force
l’abandonne ; elle tombe entre les bras d’une des Grâces.
Une autre soulève le corps d’Adonis ; et la troisième pré-
pare un voile pour couvrir les restes sanglans du Chas-
seur infortuné. Deux Amours sont auprès de Vénus, et
l’on en voit plusieurs dans le lointain qui poursuivent le
sanglier qui a fait périr Adonis.
Telle est la composition de ce tableau dont l’aspect n’a
rien d’agréable. Les tons du paysage manquent de soli-
dité , et le coloris général, quoique assez vrai, a peu
d’harmonie. Les carnations ont pourtant de la finesse : le
dessin n’est pas d’un mauvais style ; il fait même recon-
naître l’étude des bons maîtres. La figure qui étend un-
voile est bien posée et bien ajustée ; seulement elle fait
peut-être trop sentir la roideur du modèle. La figure de
Vénus n’a point ce défaut ; son abandon est naturel. Mais
celle d’Adonis est dans une attitude forcée et désagréable :
ses jambes qui avancent et sont vues en raccourci, pro-
duisent un effet qui choque le goût. Cette attitude rap-
pelle les mouvemens bizarres que le Tintoret donnait
quelquefois à ses figures ; et il paraît que Rottenhamer,
qui s’attacha à imiter la manière de ce maître, n’eut pas
un jugement assez sûr pour rejeter ce qu’elle avait de
repréhensible.
Jean Rottenhamer naquit, en 1064, à Munich, et
Donouwer fut son premier maître. L’élève sentit bientôt
11.
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Planche dix-neuvième. •—tLa Mort d’Adonis. Tableau
de la galerie du Musée ; par Rottenhamer.
Adonis vient d’expirer victime de la rage d’un sanglier
furieux. Vénus est accourue suivie des Grâces : elle trouve
son amant étendu sur la terre et privé de la vie. La force
l’abandonne ; elle tombe entre les bras d’une des Grâces.
Une autre soulève le corps d’Adonis ; et la troisième pré-
pare un voile pour couvrir les restes sanglans du Chas-
seur infortuné. Deux Amours sont auprès de Vénus, et
l’on en voit plusieurs dans le lointain qui poursuivent le
sanglier qui a fait périr Adonis.
Telle est la composition de ce tableau dont l’aspect n’a
rien d’agréable. Les tons du paysage manquent de soli-
dité , et le coloris général, quoique assez vrai, a peu
d’harmonie. Les carnations ont pourtant de la finesse : le
dessin n’est pas d’un mauvais style ; il fait même recon-
naître l’étude des bons maîtres. La figure qui étend un-
voile est bien posée et bien ajustée ; seulement elle fait
peut-être trop sentir la roideur du modèle. La figure de
Vénus n’a point ce défaut ; son abandon est naturel. Mais
celle d’Adonis est dans une attitude forcée et désagréable :
ses jambes qui avancent et sont vues en raccourci, pro-
duisent un effet qui choque le goût. Cette attitude rap-
pelle les mouvemens bizarres que le Tintoret donnait
quelquefois à ses figures ; et il paraît que Rottenhamer,
qui s’attacha à imiter la manière de ce maître, n’eut pas
un jugement assez sûr pour rejeter ce qu’elle avait de
repréhensible.
Jean Rottenhamer naquit, en 1064, à Munich, et
Donouwer fut son premier maître. L’élève sentit bientôt
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