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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24992#0167
Planche cinquante-unième..—Suzanne au bain. Tableau
de la galerie du Musée ; par Santerre.
Cette production de l’école française jouit d’une célé-
brité méritée, et Porporati en a fait une gravure très-ré-
pandue. Les figures sont de grandeur naturelle ; celles des-
Vieillards ne doivent être considérées que comme des
accessoires auxquels l’artiste paraît avoir attaché peu
d’importance. Il a réuni tous ses efforts pour l’exécution
de la figure de Suzanne. L’attitude est séduisante et bien
choisie : Suzanne vient d’entendre un léger bruit ; elle
n’ose se découvrir entièrement, et prête une oreille atten-
tive. L’expression de la tête est un peu froide ; c’est un dé-
faut dans lequel Santerre est souvent tombé. Les formes
sont très-gracieuses, peut-être ne sont-elles pas assez élé-
gantes; mais si le dessin de cette figure n’a pas la pureté,
la noblesse de l’antique ; il a, ce qui ne plaît pas moins,
le charme de la naïveté. Le coloris de ce tableau , sans
être brillant, est léger, transparent et naturel; la fonte
soignée des teintes et le fini du travail n’ont pas nui à la
vigueur de la touche.
Jean-Baptiste Santerre naquit à Magny, près Pontoise,
en i65i. Son père, quoique pauvre, fit des sacrifices poul-
ie placer chez un peintre de Paris, nommé Le Maire*
Santerre quitta bientôt ce maître peu instruit, pour passer
dans l’école de Bon Boullongne. Un goût très-vif pour le
dessin , une grande application, et par dessus tout l’étude
de la nature, lui furent plus utiles que les conseils de ce
nouveau maître. Soit impossibilité d’entreprendre un long-
voyage, soit prévention , Santerre négligea d’aller se per-
fectionner en Italie. Cet artiste, homme réfléchi, recon-
nut bientôt qu’il n’était pas doué d’un esprit fécond et
élevé ; il sut se borner aux compositions simples et gra-
12. 3,6
de la galerie du Musée ; par Santerre.
Cette production de l’école française jouit d’une célé-
brité méritée, et Porporati en a fait une gravure très-ré-
pandue. Les figures sont de grandeur naturelle ; celles des-
Vieillards ne doivent être considérées que comme des
accessoires auxquels l’artiste paraît avoir attaché peu
d’importance. Il a réuni tous ses efforts pour l’exécution
de la figure de Suzanne. L’attitude est séduisante et bien
choisie : Suzanne vient d’entendre un léger bruit ; elle
n’ose se découvrir entièrement, et prête une oreille atten-
tive. L’expression de la tête est un peu froide ; c’est un dé-
faut dans lequel Santerre est souvent tombé. Les formes
sont très-gracieuses, peut-être ne sont-elles pas assez élé-
gantes; mais si le dessin de cette figure n’a pas la pureté,
la noblesse de l’antique ; il a, ce qui ne plaît pas moins,
le charme de la naïveté. Le coloris de ce tableau , sans
être brillant, est léger, transparent et naturel; la fonte
soignée des teintes et le fini du travail n’ont pas nui à la
vigueur de la touche.
Jean-Baptiste Santerre naquit à Magny, près Pontoise,
en i65i. Son père, quoique pauvre, fit des sacrifices poul-
ie placer chez un peintre de Paris, nommé Le Maire*
Santerre quitta bientôt ce maître peu instruit, pour passer
dans l’école de Bon Boullongne. Un goût très-vif pour le
dessin , une grande application, et par dessus tout l’étude
de la nature, lui furent plus utiles que les conseils de ce
nouveau maître. Soit impossibilité d’entreprendre un long-
voyage, soit prévention , Santerre négligea d’aller se per-
fectionner en Italie. Cet artiste, homme réfléchi, recon-
nut bientôt qu’il n’était pas doué d’un esprit fécond et
élevé ; il sut se borner aux compositions simples et gra-
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