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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 12.1806 [Cicognara, 3401-12]

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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24992#0168
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cieuses qui convenaient à son genre de talent. Il concevait
lentement, travaillait de même, et, quittant vingt fois son
ouvrage pour se livrer à la méditation, passait des se-
maines entières à terminer une main. Tout ce qui pou-
vait concourir à perfectionner ses tableaux était l’objet de
ses réflexions. Il dut sa réputation à un petit nombre d’ou-
vrages qui fixèrent l'attention générale : on cite, entre
autres, un tableau d’Adam et Eve, demi-nature ; une
Madeleine que Louis XIV voulut posséder, au grand
regret de celui qui l’avait commandée à Santerre; et une
Sainte Thérèse qu’un Ange frappe d’une flèche. Ce der-
nier tableau, par l’expression amoureuse de la Sainte,
effraya la piété des prêtres, au point que plusieurs renon-
cèrent à officier à l’autel où il était placé. Santerre fit
aussi des portraits fort estimés.

Ce peintre n’était pas de ces esprits rares qui font la
gloire de leur art ; mais il était de ceux qui font bien ce
qu’ils veu lent faire ; et qui vont loin, parce qu’ils savent
reconnaître les bornes que la nature a prescrites à leur
génie. Son caractère était paisible; ses travaux ne furent
que des délassemens qui ne l’arrachaient pas aux charmes
de la société ; il s’était même entouré d’un grand nombre
de jeunes personnes dont il cultivait les talens,et parmi
lesquelles il prenait ses modèles. Sa philosophie n’était pas
ennemie des plaisirs, et l’on censura ses mœurs; mais
rien ne pouvait troubler le bonheur d’un homme qui
devait le repos dont il jouissait, plus encore à son carac-
tère qu’au genre de conduite qu’il s’était tracé. Il paraît
cependant qu’il eut quelques scrupules à ses derniers
momens, car il brûla un recueil de dessins d’après des
femmes nues. Il mourut en 1717, âgé de 66 ans. Il avait
plu à Louis XIV qui lui avait donné une pension et un
logement au Louvre.

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