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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24994#0021
( II )
sulté la nature, et les teintes en général ont de la dureté:
les draperies ne manquent ni de légèreté, ni de finesse,
la touclie en est ferme, les couleurs en sont fières ; mais
elles ne sont pas rompues selon la pratique des bons colo-
ristes ; cependant on ne saurait en faire un reproche à
Jules-Romain. Ni le génie bouillant de ce peintre, ni les
principes de l’école où il se forma, ne le portèrent vers
cette partie de l’art, qui a illustré les Flamands et les
Vénitiens.
Le fond d’architecture ainsi que les accessoires pa-
raissent être d’une autre main que de celle de Jules, et l’on
pourrait les attribuer soit à Jean da Udine, soit à Jean
Francesque Penni, ses condisciples, qui peignaient or-
dinairement ces sortes d’objets dans les tableaux de
Raphaël. On sait qu’alors les élèves se faisaient un hon-
neur de seconder leurs maîtres, et même leurs compagnons
d’étude, dans l’exécution des travaux les plus importans.
La principale gloire en demeurait toujours à l’auteur de
la composition et des dessins qui servaient de modèles.
C’est à cette manière d’opérer que nous devons les nom-
breuses et grandes productions des chefs d’écoles, que
ceux-ci n’eussent pu terminer sans se faire aider : elle était
encore, pour de jeunes disciples, un moyen d’avance-
ment. Malheureusement le système des artistes de nos
jours est bien différent; la plupart des maîtres semblent
s’isoler de leurs élèves, et ceux-ci se soustraire à une
surveillance en quelque sorte paternelle qui leur est sï
utile. Combien d’hommes en réputation craindraient
de trouver un rival dangereux dans l’élève qu’ils auraient
associé à leurs travaux ! Combien d’élèves croyent,
au bout de quelques années, pouvoir se passer de guide ,
peut-être même égaler ceux à qui ils doivent le peu qu’ils
sulté la nature, et les teintes en général ont de la dureté:
les draperies ne manquent ni de légèreté, ni de finesse,
la touclie en est ferme, les couleurs en sont fières ; mais
elles ne sont pas rompues selon la pratique des bons colo-
ristes ; cependant on ne saurait en faire un reproche à
Jules-Romain. Ni le génie bouillant de ce peintre, ni les
principes de l’école où il se forma, ne le portèrent vers
cette partie de l’art, qui a illustré les Flamands et les
Vénitiens.
Le fond d’architecture ainsi que les accessoires pa-
raissent être d’une autre main que de celle de Jules, et l’on
pourrait les attribuer soit à Jean da Udine, soit à Jean
Francesque Penni, ses condisciples, qui peignaient or-
dinairement ces sortes d’objets dans les tableaux de
Raphaël. On sait qu’alors les élèves se faisaient un hon-
neur de seconder leurs maîtres, et même leurs compagnons
d’étude, dans l’exécution des travaux les plus importans.
La principale gloire en demeurait toujours à l’auteur de
la composition et des dessins qui servaient de modèles.
C’est à cette manière d’opérer que nous devons les nom-
breuses et grandes productions des chefs d’écoles, que
ceux-ci n’eussent pu terminer sans se faire aider : elle était
encore, pour de jeunes disciples, un moyen d’avance-
ment. Malheureusement le système des artistes de nos
jours est bien différent; la plupart des maîtres semblent
s’isoler de leurs élèves, et ceux-ci se soustraire à une
surveillance en quelque sorte paternelle qui leur est sï
utile. Combien d’hommes en réputation craindraient
de trouver un rival dangereux dans l’élève qu’ils auraient
associé à leurs travaux ! Combien d’élèves croyent,
au bout de quelques années, pouvoir se passer de guide ,
peut-être même égaler ceux à qui ils doivent le peu qu’ils