Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts (14.1807) [Cicognara, 3401-14]

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«honte. Voulant dire qu’il devait préférer une mort
« volontaire à cette ignominie ; et que certaines espé-
« rances l’empêchant de prendre ce parti, il allait
« devenir lui-même une partie des dépouilles de son
« royaume. Ensuite venaient quatre cents couronnes
« d’or, que les villes avaient envoyées à Æmilius ,
'« avec des ambassadeurs , pour faire honneur à sa
« victoire

« Enfin après tout cela venait le vainqueur lui-même,
« monté sur un char tout brillant : c’était un homme
«respectable en lui-même, indépendamment de
« l’honneur du commandement. Revêtu d’une robe de
« pourpre brochée d’or , tenant de la main droite une
« branche de laurier. Toute l’armée portait aussi des
« couronnes de laurier : elle était divisée en pelotons,
« et suivait le char de son commandant. Les soldats
« chantaient, les uns des chansons populaires et en-
« jouées pour faire rire , les autres des chants de
« triomphe , ou à la louange des belles actions d’Æmi-
« lius , dont la gloire et la Félicité n’étaient nullement
« exposées à l’envie des gens de bien. Mais il y a ap-
« paremment quelque démon qui prend à tâche de
« troubler les grandes félicités , et de faire en sorte
« qu’il n’y ait point d’homme dont la vie ne soit mêlée
« de bien et de mal : puisque, comme dit Homère ,
«rien de meilleur et de plus souhaitable à l’homme
« que d’éprouver l’une et l’autre fortune. Cela arriva
« alors à Æmilius , qui avait quatre fils, dont l’un ,
« âgé de quatorze ans , mourut cinq jours avant le
« triomphe ; et un autre, âgé de douze ans , trois jours
« après. »

Le triomphe de Tite et Vespasien, dont nous don-
nons ici le trait, est un tableau de chevalet; il est
faible d'effet et d’exécution, et ne peut être regardé
que comme un ouvrage de la jeunesse de Jules Romain.