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étaient confiés. 11 excita contre lui les peintres napo-
litains , dans le temps qu’il peignait à Naples la cou-
pole de la chapelle du Trésor, et lui causa les dis-
grâces et les chagrins qui abrégèrent ses jours. Après
la mort du Dominiquin , Lanfranc fit détruire les ou-
vrages qu’il avait exécutés dans la cathédrale de
Naples, et dont quelques-uns n’étaient pas entière-
ment terminés , pour y substituer les siens. Cepen-
dant les quatre angles de la coupole furent épargnés.
Cette haine constante pour un artiste aussi recom-
mandable par sa douceur et sa modestie que par la
supériorité de ses talens, est une tache à la mémoire
de Lanfranc, qui tenait dans les arts un rang assez
distingué pour voir sans jalousie les succès d’un
autre peintre. D’ailleurs il jouissait d’une grande con-
sidération, vivait d’une manière splendide et libé-
rale , et sa fortune était telle, que les dépenses de sa
maison ne l’empêchèrent pas de laisser une existence
heureuse à ses enfans. Le Dominiquin , au contraire,
autant philosophe qu’artiste , simple dans ses mœurs,
menait une vie retirée, et n’offrait rien dans sa con-
duite particulière qui pût blesser l’amour-propre d’un
ancien compagnon d’étude. Malheureusement cet
exemple d’une injuste envie n’est pas le seul qu’aient
donné des hommes du plus grand talent.
étaient confiés. 11 excita contre lui les peintres napo-
litains , dans le temps qu’il peignait à Naples la cou-
pole de la chapelle du Trésor, et lui causa les dis-
grâces et les chagrins qui abrégèrent ses jours. Après
la mort du Dominiquin , Lanfranc fit détruire les ou-
vrages qu’il avait exécutés dans la cathédrale de
Naples, et dont quelques-uns n’étaient pas entière-
ment terminés , pour y substituer les siens. Cepen-
dant les quatre angles de la coupole furent épargnés.
Cette haine constante pour un artiste aussi recom-
mandable par sa douceur et sa modestie que par la
supériorité de ses talens, est une tache à la mémoire
de Lanfranc, qui tenait dans les arts un rang assez
distingué pour voir sans jalousie les succès d’un
autre peintre. D’ailleurs il jouissait d’une grande con-
sidération, vivait d’une manière splendide et libé-
rale , et sa fortune était telle, que les dépenses de sa
maison ne l’empêchèrent pas de laisser une existence
heureuse à ses enfans. Le Dominiquin , au contraire,
autant philosophe qu’artiste , simple dans ses mœurs,
menait une vie retirée, et n’offrait rien dans sa con-
duite particulière qui pût blesser l’amour-propre d’un
ancien compagnon d’étude. Malheureusement cet
exemple d’une injuste envie n’est pas le seul qu’aient
donné des hommes du plus grand talent.