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Planche trente-unième. — La Flagellation , tableau de
la galerie du Musée, par Murillo.
Jésus attaché à une colonne vient de subir le sup-
plice de la flagellation. S. Pierre, à genoux devant le
Sauveur, semble prendre part à sa souffrance, ou lui
demander pardon de l’avoir renié lorsqu’il venait d’être
traduit devant Pilate. Ce petit tableau de Murillo ,
peintre espagnol, est vrai et brillant de coloris. Les
figures, dont le dessin n’est pas excellent, se déta-
chent sur un fond très-vigoureux. (Voyez le tome VI
des Annales , pag. 17, où l’on donne une composition
de ce maître , et une notice sur sa vie. )
L’école espagnole est celle sur laquelle on a le
moins écrit, elle est cependant très-nombreuse , et
l’on y compte plusieurs artistes d’un très-grand mé-
rite. En général, ils semblent s’être modelés les uns
sur les autres, avoir cherché le coloris plutôt que la
correction et la beauté des formes, et la noblesse
des caractères. Nous citerons à ce sujet quelques pas-
sages du livre de Mengs , qui avait passé quelque
temps à Madrid, où le roi occupa et récompensa ma-
gnifiquement ses talens.
« L’Espagne acquit un certain degré de gloire sous
« Ferdinand le Catholique; mais ce grand roi, dis-
« trait par les soins que demandaient les guerres qu’il
« eut à soutenir, et par la politique de son siècle , ne
« put faire que de faibles efforts pour l'avancement
« des arts. C’est sous son règne que les Indes ouvri-
« rent leurs riches trésors à l’Europe, et ces richesses
« fixèrent alors toute l’attention des Espagnols, dont
<■ ensuite de nouveaux règnes et de nouvelles espé-
« rances agitèrent l’esprit; de sorte que dans ces
i5. i5
Planche trente-unième. — La Flagellation , tableau de
la galerie du Musée, par Murillo.
Jésus attaché à une colonne vient de subir le sup-
plice de la flagellation. S. Pierre, à genoux devant le
Sauveur, semble prendre part à sa souffrance, ou lui
demander pardon de l’avoir renié lorsqu’il venait d’être
traduit devant Pilate. Ce petit tableau de Murillo ,
peintre espagnol, est vrai et brillant de coloris. Les
figures, dont le dessin n’est pas excellent, se déta-
chent sur un fond très-vigoureux. (Voyez le tome VI
des Annales , pag. 17, où l’on donne une composition
de ce maître , et une notice sur sa vie. )
L’école espagnole est celle sur laquelle on a le
moins écrit, elle est cependant très-nombreuse , et
l’on y compte plusieurs artistes d’un très-grand mé-
rite. En général, ils semblent s’être modelés les uns
sur les autres, avoir cherché le coloris plutôt que la
correction et la beauté des formes, et la noblesse
des caractères. Nous citerons à ce sujet quelques pas-
sages du livre de Mengs , qui avait passé quelque
temps à Madrid, où le roi occupa et récompensa ma-
gnifiquement ses talens.
« L’Espagne acquit un certain degré de gloire sous
« Ferdinand le Catholique; mais ce grand roi, dis-
« trait par les soins que demandaient les guerres qu’il
« eut à soutenir, et par la politique de son siècle , ne
« put faire que de faibles efforts pour l'avancement
« des arts. C’est sous son règne que les Indes ouvri-
« rent leurs riches trésors à l’Europe, et ces richesses
« fixèrent alors toute l’attention des Espagnols, dont
<■ ensuite de nouveaux règnes et de nouvelles espé-
« rances agitèrent l’esprit; de sorte que dans ces
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