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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 15.1807 [Cicognara, 3401-15]

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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24995#0107
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( H )

" En Espagne, l’art de la peinture commença à lieu-
«< rir sous le règne de Charles Y et de Philippe II,
« par les causes dont nous avons parlé plus haut , sur-
« tout par les grands ouvrages que ce dernier rao-
« narque fit exécuter. Mais ce fut un malheur pour
« l’Espagne qu’à cette époque la peinture se trouvât
« déjà corrompue par les caricatures et par le style
« maniéré ; et comme la plupart des peiutres qui pas-
« sèrent en Espagne étaient de l’école florentine, cpii
« s’était toujours distinguée par le dessin , et par une
« certaine austérité sombre, ce goût se fixa tellement
« en Espagne, qu’il y dura jusqu’à ce que les Espa-
« gnols virent les ouvrages de Rubens, qui furent
« tellement goûtés par le grand nombre, qu’on s’ap-
« pliqua avec ardeur à les imiter j de sorte qu’il se
« forma un singulier style mixte de la manière de ce
« maître et de celle de ses imitateurs.

« Le seul Diegue Vélasquez dédaigna de suivre la
« route de l’imitation , et s’éleva, par son talent ex-
« traordinaire, à un style qui lui fut propre. En s’ap-
« pliquant à imiter scrupuleusement la nature, et en
« étudiant les raisons des choses, ainsi que les effets
« du clair-obscur, il parvint a avoir une touche fine et
« hardie, en ne faisant, pour ainsi dire, qu’indiquer
« les choses qu’il voyait dans la nature, sans les dé-
« cider ni les copier. Malgré ces principes, comme
« Vélasquez, et moins encore les autres peintres de
« l’école espagnole, n’avaient point d’idée exacte du
« mérite des ouvrages des Grecs , ni de la beauté , ni
« de l’idéal j ils ne firent que se copier les uns les
« autres, et leur plus grand talent fut d’imiter la na-
« ture, mais sans choix ; de manière qu’on ne peut les
« regarder que comme de simples copistes de la
« vérité. »

Fin de la citation.
 
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