C 7° )
Quel tourment de se taire en voyant ce qu’on aime ,
De l’entendre gémir, de l’affliger soi-même ,
Lorsque par un regard on peut le consoler !
Mais quels pleurs ce regard aurait-il fait couler!
Ah! dans ce souvenir, inquiète, troublée,
Je ne me sentais pas assez dissimulée:
De mon front effrayé je craignais la pâleur ;
.7e trouvais mes regards trop pleins de ma douleur;
Sans cesse il me semblait que Néron en colère
Me venait reprocher trop de soin de vous plaire :
Je craignais mon amour vainement renfermé ,
Enfin j’aurais voulu n’avoir jamais aimé.
Hélas! pour son bonheur, seigneur , et pour le nôtre ,
Il n’est que trop instruit de mon cœur et du vôtre.
Allez, encore un coup, cachez-vous à ses yeux.
Mon cœur plus à loisir vous éclaircira mieux.
De mille autres secrets j’aurais compte à vous rendre.
BRITANNICUS.
Ah! n’en voilà que trop; c’est trop me faire entendre,
Madame, mon bonheur, mon crime, vos bontés.
Et savez-vous pour moi tout ce que vous quittez?
( Se jetant aux pieds de Junie. )
Quand pourrai-je à vos pieds expier ce reproche?
j u N I E.
Que faites-vous? hélas! votre rival s’approche!
NÉRON.
Prince, continuez des transports si charmans.
Je connais vos bontés par ses remerciemens,
Madame; à vos genoux je viens de le surprendre.
( Britannicus, acte III. )
Au talent de produire de beaux ouvrages en scul-
ture, M. Chaudet joint celui de composer des dessins
agréables et du meilleur style. Tous ceux de la
tragédie de Britannicus, édition de Didot, sont de sa
main.
Quel tourment de se taire en voyant ce qu’on aime ,
De l’entendre gémir, de l’affliger soi-même ,
Lorsque par un regard on peut le consoler !
Mais quels pleurs ce regard aurait-il fait couler!
Ah! dans ce souvenir, inquiète, troublée,
Je ne me sentais pas assez dissimulée:
De mon front effrayé je craignais la pâleur ;
.7e trouvais mes regards trop pleins de ma douleur;
Sans cesse il me semblait que Néron en colère
Me venait reprocher trop de soin de vous plaire :
Je craignais mon amour vainement renfermé ,
Enfin j’aurais voulu n’avoir jamais aimé.
Hélas! pour son bonheur, seigneur , et pour le nôtre ,
Il n’est que trop instruit de mon cœur et du vôtre.
Allez, encore un coup, cachez-vous à ses yeux.
Mon cœur plus à loisir vous éclaircira mieux.
De mille autres secrets j’aurais compte à vous rendre.
BRITANNICUS.
Ah! n’en voilà que trop; c’est trop me faire entendre,
Madame, mon bonheur, mon crime, vos bontés.
Et savez-vous pour moi tout ce que vous quittez?
( Se jetant aux pieds de Junie. )
Quand pourrai-je à vos pieds expier ce reproche?
j u N I E.
Que faites-vous? hélas! votre rival s’approche!
NÉRON.
Prince, continuez des transports si charmans.
Je connais vos bontés par ses remerciemens,
Madame; à vos genoux je viens de le surprendre.
( Britannicus, acte III. )
Au talent de produire de beaux ouvrages en scul-
ture, M. Chaudet joint celui de composer des dessins
agréables et du meilleur style. Tous ceux de la
tragédie de Britannicus, édition de Didot, sont de sa
main.