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h mené par les vents bien loin de la terre ; mais la
h nuict ensuivante, il se leva un vent marin qui es-
« meut tellement la mer , que les vagues jetèrent le
« bateau contre les rochers de la coste , où il fut
« entièrement rompu et fracassé , et la pluspart de
a ce qui estoit dedans perdu , sinon que les ondes
« poussèrent sur la grève une bourse où il y avoit trois
« cents escus, et est encore là envelopée et couverte
« d’herbes que la mer jette dessus, auprès d’un daul-
!« phin mort , qui a esté cause que nul passant ne
« s’en est aproclié , fouyant la puanteur de cette cha-
« rogne. Mais vas-y, et prends la bourse avecque ce
h qui est dedans : ce sera assez à ' ceste heure, pour
« monstrer à Dryas que tu n’es point pauvre ; mais
« ci-après tu seras bien plus riche.
« Elles n’eurent pas sitost achevé ces paroles ,
« qu’elles disparurent avec la nuict, et sitost que le
« jour fut venu , Daphnis se leva tout resjoui.
«s’encourut incontinent vers la mer. Il osta les'
«herbes, et trouva dessoubs une bourse pleine d’ar-
« gent, qu’il enleva et la meit dedans sa pannetière»-
( Daphnis et Chloé, liv. III. )
Le groupe des trois Nymphes est très-élégant, mais
on regrette que la figure de Daphnis soit vue tota-
lement en raccourci. Cette attitude, ou plutôt ce point
de vue, n’est pas heureux : le développement simple
et gracieux des formes , sur-tout dans un adoles-
cent, eût produit un meilleur effet; peut-être ne doit-
on employer les raccourcis que lorsqu’il y a néces-
sité. On regrette encore, en voyant cette charmante
composition, que de quatre figures une seule montra
le visage, encore n’est-ce que de profil. Ce dessin est
tiré du cabinet de MM. Pierre et Firmin Didot, frères.
h mené par les vents bien loin de la terre ; mais la
h nuict ensuivante, il se leva un vent marin qui es-
« meut tellement la mer , que les vagues jetèrent le
« bateau contre les rochers de la coste , où il fut
« entièrement rompu et fracassé , et la pluspart de
a ce qui estoit dedans perdu , sinon que les ondes
« poussèrent sur la grève une bourse où il y avoit trois
« cents escus, et est encore là envelopée et couverte
« d’herbes que la mer jette dessus, auprès d’un daul-
!« phin mort , qui a esté cause que nul passant ne
« s’en est aproclié , fouyant la puanteur de cette cha-
« rogne. Mais vas-y, et prends la bourse avecque ce
h qui est dedans : ce sera assez à ' ceste heure, pour
« monstrer à Dryas que tu n’es point pauvre ; mais
« ci-après tu seras bien plus riche.
« Elles n’eurent pas sitost achevé ces paroles ,
« qu’elles disparurent avec la nuict, et sitost que le
« jour fut venu , Daphnis se leva tout resjoui.
«s’encourut incontinent vers la mer. Il osta les'
«herbes, et trouva dessoubs une bourse pleine d’ar-
« gent, qu’il enleva et la meit dedans sa pannetière»-
( Daphnis et Chloé, liv. III. )
Le groupe des trois Nymphes est très-élégant, mais
on regrette que la figure de Daphnis soit vue tota-
lement en raccourci. Cette attitude, ou plutôt ce point
de vue, n’est pas heureux : le développement simple
et gracieux des formes , sur-tout dans un adoles-
cent, eût produit un meilleur effet; peut-être ne doit-
on employer les raccourcis que lorsqu’il y a néces-
sité. On regrette encore, en voyant cette charmante
composition, que de quatre figures une seule montra
le visage, encore n’est-ce que de profil. Ce dessin est
tiré du cabinet de MM. Pierre et Firmin Didot, frères.