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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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( 91 )
Planche quarante-sixième. — Psyché et Cupidcm près
d’entrer dans le lit nuptialj par M. Gérard.
Ce trait termine le récit des amours de Psyché et de
Cupidon, par La Fontaine, récit plein de grâce , et
d’une gaieté aussi piquante que naïve.
« On résolut de célébrer un nouvel hymen, et d’at-
tendre que notre belle eut repris son teint. Vénus con-
sentit qu’il lui fût rendu, même qu’un brevet de déesse
lui fût donné, si tout cela se pouvait obtenir de Jupitér.
« L’A^nour ne perd point de temps, et pendant que
sa mère était en belle humeur, s’en va trouver le roi
des dieux. Jupiter, qui avait appris l’histoire de ses
amours, lui en demanda des nouvelles 3 comme il se
portait de sa brûlure 3 pourquoi il abandonnait les
affaires de son état. L’Amour répondit succinctement
à la question, et vint au sujet qui l’amenait.
« Mon fils , lui dit Jupiter en l’embrassant, vous ne
trouverez plus d’Ethiopienne chez votre mère : le teint
de Psyché est aussi blanc que jamais il fut3 j’ai fait ce
miracle dès le moment que vous m’avez témoigné le
souhaiter. Quant à l’autre point, le rang que vous de-
mandez pour votre épouse n’est pas une chose aussi
aisée à accorder qu’il vous semble. Nous n’avons parmi
nous que trop de déesses. C’est une nécessité qu’il y ait
du bruit où il y a tant de femmes. La beauté de votre
épouse étant telle que vous dites, ce sera des sujets de
jalousie et de querelles, lesquelles je ne viendrai jamais
à bout d’apaiser. Il ne faudra plus que je songe à mon
office de foudroyant; j’en aurai assez de celui de mé-
diateur pour le reste de mes jours. Mais ce n’est pas ce
qui m’arrête le plus.Dès que Psyché sera déesse, il lui
faudra des temples aussi bien qu’aux autres. L’aug-
mentation de ce culte diminuera notre portion. Déjà
nous nous morfondons sur nas autels, tant ils sont
16.
ai
Planche quarante-sixième. — Psyché et Cupidcm près
d’entrer dans le lit nuptialj par M. Gérard.
Ce trait termine le récit des amours de Psyché et de
Cupidon, par La Fontaine, récit plein de grâce , et
d’une gaieté aussi piquante que naïve.
« On résolut de célébrer un nouvel hymen, et d’at-
tendre que notre belle eut repris son teint. Vénus con-
sentit qu’il lui fût rendu, même qu’un brevet de déesse
lui fût donné, si tout cela se pouvait obtenir de Jupitér.
« L’A^nour ne perd point de temps, et pendant que
sa mère était en belle humeur, s’en va trouver le roi
des dieux. Jupiter, qui avait appris l’histoire de ses
amours, lui en demanda des nouvelles 3 comme il se
portait de sa brûlure 3 pourquoi il abandonnait les
affaires de son état. L’Amour répondit succinctement
à la question, et vint au sujet qui l’amenait.
« Mon fils , lui dit Jupiter en l’embrassant, vous ne
trouverez plus d’Ethiopienne chez votre mère : le teint
de Psyché est aussi blanc que jamais il fut3 j’ai fait ce
miracle dès le moment que vous m’avez témoigné le
souhaiter. Quant à l’autre point, le rang que vous de-
mandez pour votre épouse n’est pas une chose aussi
aisée à accorder qu’il vous semble. Nous n’avons parmi
nous que trop de déesses. C’est une nécessité qu’il y ait
du bruit où il y a tant de femmes. La beauté de votre
épouse étant telle que vous dites, ce sera des sujets de
jalousie et de querelles, lesquelles je ne viendrai jamais
à bout d’apaiser. Il ne faudra plus que je songe à mon
office de foudroyant; j’en aurai assez de celui de mé-
diateur pour le reste de mes jours. Mais ce n’est pas ce
qui m’arrête le plus.Dès que Psyché sera déesse, il lui
faudra des temples aussi bien qu’aux autres. L’aug-
mentation de ce culte diminuera notre portion. Déjà
nous nous morfondons sur nas autels, tant ils sont
16.
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