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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 16.1808 [Cicognara, 3401-16]

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Planche première – Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24996#0139
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( 9^ )

froids et mal encensés. Cette qualité de dieu deviendra
à la fin si commune, que les mortels ne se mettront
plus en peine de l’honorer.

« Que vous importe? reprit l’Amour; votre félicité
dépend-elle du culte des hommes? Qu’ils vous négli-
gent, qu’ils vous oublient, ne vivez-vous pas ici heu-
reux et tranquille, dormant les trois quarts du temps ,
laissant aller les choses du monde comme elles peu-
vent, tonnant et grêlant lorsque la fantaisie vous en
vient? Vous savez combien quelquefois nous nous en-
nuyons -, jamais la compagnie n’est bonne s’il n’y a des
femmes qui soient aimables, Cybèle est vieille, Junon
de mauvaise humeur; Gérés sent sa divinité de pro-
vince , et n’a nullement l’air de la cour; Minerve est
toujours armée; Diane nous rompt la tête avec sa
trompe. On pourrait faire quelque chose d’assez bon
de ces deux dernières, mais elles sont si farouches,

qu’on ne leur oserait dire un mot de galanterie.

.Jupiter se rendit à ces raisons, et accorda à

l’Amour ce qu’il demandait. Il témoigna qu’il apportait
son consentement à l’apothéose par une petite inclina-
tion de tête qui ébranla légèrement l’univers, et le fit
trembler seulement une demi-heure.

« Aussitôt l’Amour fit mettre les cygnes à son char,
descendit en terre, et trouva sa mère qui elle-même
faisait l’office de Grâce auprès de Psyché, non sans lui
donner mille louanges et presque autant de baisers.
Toute cette cour prit le chemin de l’Olympe, les Grâces
se promettant bien de danser aux noces. Je n’en dé-
crirai point la cérémonie, non plus que celle de l’apo-
théose : je décrirai encore moins les plaisirs de nos
époux; il n’y a qu’eux seuls qui puissent être capables
de les exprimer. Ces plaisirs leur eurent bientôt douué
un doux gage de leur amour, une fille qui attira les
dieux et les hommes dès qu’on la vit. On lui a bâti des
temples sous le nom de la Yolupté. »
 
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