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de jours après , le jeune homme auquel Luce avait été
destinée ayant appris qu’elle voulait rester vierge , et
qu’elle vendait ses biens pour en donner le prix aux
pauvres , entra dans une grande fureur -, il l’accusa
d’être chrétienne , devant le gouverneur Paschase :
c’était du temps de la persécution de Dioclétien.
Le juge ne tarda pas à condamner la sainte à être
exposée dans un lieu de prostitution, mais le ciel
veilla sur sa pureté, et personne n’osa y porter at-
teinte. Les tourmens qu’on employa de suite pour
vaincre sa constance furent également sans succès. On
la remit en prison, toute couverte de plaies , et elle y
mourut vers l’an 3o4-
Le Baroche a une fraîcheur et une délicatesse de co-
loris qui ne s’accorde pas avec tous les sujets qu’il a
traités. On ne peut lui refuser de la correction dans le
dessin , du grandiose dans les attitudes et dans la dis-
position générale , mais on y reconnaît peu l’étude de
la nature : ses tableaux semblement tous faits de pra-
tique , et le style de ses draperies manque de no-
blesse et de vérité. Ce peintre eut cependant la plus
grande réputation dans son pays, mais alors la plu-
part des peintres de toutes les écoles commençaient à
se relâcher des maximes que les Raphaël, les Titien ,
les Corrège, et les Paul "Yéronèse avaient enseignées
dans les plus belles parties de l’art.
de jours après , le jeune homme auquel Luce avait été
destinée ayant appris qu’elle voulait rester vierge , et
qu’elle vendait ses biens pour en donner le prix aux
pauvres , entra dans une grande fureur -, il l’accusa
d’être chrétienne , devant le gouverneur Paschase :
c’était du temps de la persécution de Dioclétien.
Le juge ne tarda pas à condamner la sainte à être
exposée dans un lieu de prostitution, mais le ciel
veilla sur sa pureté, et personne n’osa y porter at-
teinte. Les tourmens qu’on employa de suite pour
vaincre sa constance furent également sans succès. On
la remit en prison, toute couverte de plaies , et elle y
mourut vers l’an 3o4-
Le Baroche a une fraîcheur et une délicatesse de co-
loris qui ne s’accorde pas avec tous les sujets qu’il a
traités. On ne peut lui refuser de la correction dans le
dessin , du grandiose dans les attitudes et dans la dis-
position générale , mais on y reconnaît peu l’étude de
la nature : ses tableaux semblement tous faits de pra-
tique , et le style de ses draperies manque de no-
blesse et de vérité. Ce peintre eut cependant la plus
grande réputation dans son pays, mais alors la plu-
part des peintres de toutes les écoles commençaient à
se relâcher des maximes que les Raphaël, les Titien ,
les Corrège, et les Paul "Yéronèse avaient enseignées
dans les plus belles parties de l’art.