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officiers d’Absalon exécutèrent l’ordre de leur maître j
et Amnon fut assassiné au milieu du festin.
Le sujet d’Amnon et Thamar prête peu à la pein-
ture, et est à-peu-près insignifiant de la manière dont
le Guerchin l’a représenté. Quel moment l’artiste a-
t-il voulu rendre? Si le geste de Thamar, élevant
les deux mains marque la surprise que lui causent
les funestes intentions de sou frère, le geste fier et
impératif de celui-ci n’est pas celui d’un homme qui
supplie et cherche à séduire. Si, au contraire, il lui
dit, comme le rapporte l’écriture sainte : Levez-vous,
et allez-vous-en, Thamar paraît bien peu émue en
lui répondant, selon le texte : « L’outrage que vous
« me faites maintenant, en me chassant de la sorte ,
« est encore plus grand que celui que vous venez
« de me faire. »
Il résulte de l’examen de ce tableau, que le Guer-
chin s’est peu attaché aux caractères de ses person-
nages. Il a voulu peindre deux demi-figures, et s’en
est acquitté avec l’habileté qui le distingue. Abstrac-
tion faite du choix du sujet, de la faiblesse de l’ex-
pression , de l’inexactitude du costume, cet ouvrage
mérite d’être considéré sous plus d’un rapport, le res-
sort pittoresque , la touche , le coloris.
officiers d’Absalon exécutèrent l’ordre de leur maître j
et Amnon fut assassiné au milieu du festin.
Le sujet d’Amnon et Thamar prête peu à la pein-
ture, et est à-peu-près insignifiant de la manière dont
le Guerchin l’a représenté. Quel moment l’artiste a-
t-il voulu rendre? Si le geste de Thamar, élevant
les deux mains marque la surprise que lui causent
les funestes intentions de sou frère, le geste fier et
impératif de celui-ci n’est pas celui d’un homme qui
supplie et cherche à séduire. Si, au contraire, il lui
dit, comme le rapporte l’écriture sainte : Levez-vous,
et allez-vous-en, Thamar paraît bien peu émue en
lui répondant, selon le texte : « L’outrage que vous
« me faites maintenant, en me chassant de la sorte ,
« est encore plus grand que celui que vous venez
« de me faire. »
Il résulte de l’examen de ce tableau, que le Guer-
chin s’est peu attaché aux caractères de ses person-
nages. Il a voulu peindre deux demi-figures, et s’en
est acquitté avec l’habileté qui le distingue. Abstrac-
tion faite du choix du sujet, de la faiblesse de l’ex-
pression , de l’inexactitude du costume, cet ouvrage
mérite d’être considéré sous plus d’un rapport, le res-
sort pittoresque , la touche , le coloris.