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Planche treizième. — La Mort de Bajazet; Dessin par
M. Gérard.
L’artiste a choisi pour sujet de sa composition,
Lavant-dernière scène de la tragédie de Bajazet • c’est-
à dire le récit d’Osmin, confident cl’Acomat : il vient
annoncer à son maître le meurtre de Pioxane et celui
du jeune prince que cette amante jalouse et furieuse
‘ a fait périr. On sentira mieux la manière dont M. Gé-
rard a rendu les circonstances de cet événement tra-
gique, en relisant la belle scène de Pvacine, que nous
rappelons ici presque en entier.
a c o M A T.
Ses yeux ne l’ont-ils point séduite ?
Itoxane est-elle morte ?
O S M I N.
Oui , j’ai vu l’assassin
Retirer son poignard tout fumant de son sein.
Orcan , qui méditait ce cruel stratagème ,
La servait à dessein de la perdre elle-même ;
Et le sultan l’avait chargé secrètement
De lui sacrifier l’amante après l’amant.
Lui-même , d’aussi loin qu’il nous a vu paraître ,
Adorez, a-t-il dit, Tordre de votre maître ;
De son auguste seing reconnaissez les traits,
Perjîdes, et sortez de ce sacré palais.
A ces discours , laissant la sultane expirante ,
II a marché vers nous, et d’une main sanglante ,
II nous a déployé l’ordre dont Amurat
Autorise ce monstre à ce double attentat.
Mais , seigneur , sans vouloir l’écouter davantage ,
Transportés à-la-fois de douleur et de rage,
Nos bras impatiens ont punis son forfait ,
Et vengé dans sou sang la mort de Bajazet,
t
Planche treizième. — La Mort de Bajazet; Dessin par
M. Gérard.
L’artiste a choisi pour sujet de sa composition,
Lavant-dernière scène de la tragédie de Bajazet • c’est-
à dire le récit d’Osmin, confident cl’Acomat : il vient
annoncer à son maître le meurtre de Pioxane et celui
du jeune prince que cette amante jalouse et furieuse
‘ a fait périr. On sentira mieux la manière dont M. Gé-
rard a rendu les circonstances de cet événement tra-
gique, en relisant la belle scène de Pvacine, que nous
rappelons ici presque en entier.
a c o M A T.
Ses yeux ne l’ont-ils point séduite ?
Itoxane est-elle morte ?
O S M I N.
Oui , j’ai vu l’assassin
Retirer son poignard tout fumant de son sein.
Orcan , qui méditait ce cruel stratagème ,
La servait à dessein de la perdre elle-même ;
Et le sultan l’avait chargé secrètement
De lui sacrifier l’amante après l’amant.
Lui-même , d’aussi loin qu’il nous a vu paraître ,
Adorez, a-t-il dit, Tordre de votre maître ;
De son auguste seing reconnaissez les traits,
Perjîdes, et sortez de ce sacré palais.
A ces discours , laissant la sultane expirante ,
II a marché vers nous, et d’une main sanglante ,
II nous a déployé l’ordre dont Amurat
Autorise ce monstre à ce double attentat.
Mais , seigneur , sans vouloir l’écouter davantage ,
Transportés à-la-fois de douleur et de rage,
Nos bras impatiens ont punis son forfait ,
Et vengé dans sou sang la mort de Bajazet,
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