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Planche quatorzième.—■Le Christ au Tombeau ; Tableau
de la Galerie du Musée, par le Bassan,
Jacques de Ponte, surnommé le Bassan parce qu’il
naquit à Bassano , petite ville de l’état vénitien , fut
élève de son père , et se perfectionna à Yenise d’après
les ouvrages du Titien et du Parmesan. Il sut néan-
moins se frayer une route nouvelle dans son art. S’il
n’eût point assez d’élévation dans la pensée, de cor-
rection dans le dessein , de goût dans le choix des dif-
férentes parties dont se compose un tableau , du moins,
comme coloriste, il tient un rang distingué même parmi
les plus habiles peintres de l’école vénitienne ; il y en
a peu qui puisse le lui disputer pour la franchise et
la vivacité des teintes, la vigueur de l’effet et la fer-
meté de la touche.
Après avoir séjourné quelque temps à Yenise, Je
Bassan retourna dans son pays , et ne le quitta que
pour faire quelques voyages à Trévise et à Padoue.
Il peignit dans cette première ville les portraits de
plusieurs doges, ceux du Tasse , de l’Àrioste et autres
personnages illustres. Annibal Carrache, l’étant venu
voir , mit la .main sur un livre que le Bassan avait
peint sur le mur de son atelier; il se plaisait à faire de
ces sortes de surprises. Il fut aussi bon musicien.
Le Bassan eut quatre fils, qui tous s’adonnèrent à
la peinture. Les deux premiers, François et Léandre,
ont été les plus habiles ; et François a presque égalé son
père. Etabli à Venise, il travailla dans le palais de
Saint-Marc , en concurrence avec le Tintoret et Paul
Véronèse. Léandre se retira à Bassano, et excella sur-
tout dans le portrait.
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Planche quatorzième.—■Le Christ au Tombeau ; Tableau
de la Galerie du Musée, par le Bassan,
Jacques de Ponte, surnommé le Bassan parce qu’il
naquit à Bassano , petite ville de l’état vénitien , fut
élève de son père , et se perfectionna à Yenise d’après
les ouvrages du Titien et du Parmesan. Il sut néan-
moins se frayer une route nouvelle dans son art. S’il
n’eût point assez d’élévation dans la pensée, de cor-
rection dans le dessein , de goût dans le choix des dif-
férentes parties dont se compose un tableau , du moins,
comme coloriste, il tient un rang distingué même parmi
les plus habiles peintres de l’école vénitienne ; il y en
a peu qui puisse le lui disputer pour la franchise et
la vivacité des teintes, la vigueur de l’effet et la fer-
meté de la touche.
Après avoir séjourné quelque temps à Yenise, Je
Bassan retourna dans son pays , et ne le quitta que
pour faire quelques voyages à Trévise et à Padoue.
Il peignit dans cette première ville les portraits de
plusieurs doges, ceux du Tasse , de l’Àrioste et autres
personnages illustres. Annibal Carrache, l’étant venu
voir , mit la .main sur un livre que le Bassan avait
peint sur le mur de son atelier; il se plaisait à faire de
ces sortes de surprises. Il fut aussi bon musicien.
Le Bassan eut quatre fils, qui tous s’adonnèrent à
la peinture. Les deux premiers, François et Léandre,
ont été les plus habiles ; et François a presque égalé son
père. Etabli à Venise, il travailla dans le palais de
Saint-Marc , en concurrence avec le Tintoret et Paul
Véronèse. Léandre se retira à Bassano, et excella sur-
tout dans le portrait.
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