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Planche trente-septième. — Junie enlevée par ordre de
Néron ; Dessin de M. Chaudet.
Dans la tragédie de Britannicus, le spectateur n’est
instruit de l’enlèvement de Junie que par le court récit
qu’en fait Britannicus. Pour l’intelligence de cette si-
tuation , nous rappelons ici dans son entier la scène
troisième du premier acte.
AGRIPPINE.
Ali ! prince, où courez-vous ? Quelle ardeur inquiète
Parmi vos ennemis en aveugle vous jette ?
Que venez-vous chercher ?
BRITANNICUS.
Ce que je cherche ? Ah , dieux !
Tout ce que j’ai perdu , madame , est en ces lieux.
De mille affreux soldats Junie environnée ,
S’est vue en ce palais indignement traînée.
Hélas ! de quelle horreur ses timide esprits
A ce nouveau spectacle auront été surpris ?
Enfin on me l’enlève. Une loi trop se'vère
Va séparer deux cœurs qu’assemble leur misère.
Sans doute, on ne. veut pas que , mêlant nos douleurs,
Nous nous aidions l’un l’autre à porter nos malheurs.
AGRIPPIN E.
Il suffit. Comme vous je ressens vos injures ;
Mes plaintes ont déjà précédé vos murmures.
Mais je ne prétends point qu’un impuissant courroux
Dégage ma parole et m’acquitte envers vous.
Je ne m’explique point. Si vous voulez m’entendre ,
Suivez-moi chez Pallas où je vais vous attendre.
Cette composition , du même artiste que celle qui
fait le sujet de l’article précédent, offre le même style ,
la même correction , et mérite les mêmes éloges.
Ire Coll, T. Compl.
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Planche trente-septième. — Junie enlevée par ordre de
Néron ; Dessin de M. Chaudet.
Dans la tragédie de Britannicus, le spectateur n’est
instruit de l’enlèvement de Junie que par le court récit
qu’en fait Britannicus. Pour l’intelligence de cette si-
tuation , nous rappelons ici dans son entier la scène
troisième du premier acte.
AGRIPPINE.
Ali ! prince, où courez-vous ? Quelle ardeur inquiète
Parmi vos ennemis en aveugle vous jette ?
Que venez-vous chercher ?
BRITANNICUS.
Ce que je cherche ? Ah , dieux !
Tout ce que j’ai perdu , madame , est en ces lieux.
De mille affreux soldats Junie environnée ,
S’est vue en ce palais indignement traînée.
Hélas ! de quelle horreur ses timide esprits
A ce nouveau spectacle auront été surpris ?
Enfin on me l’enlève. Une loi trop se'vère
Va séparer deux cœurs qu’assemble leur misère.
Sans doute, on ne. veut pas que , mêlant nos douleurs,
Nous nous aidions l’un l’autre à porter nos malheurs.
AGRIPPIN E.
Il suffit. Comme vous je ressens vos injures ;
Mes plaintes ont déjà précédé vos murmures.
Mais je ne prétends point qu’un impuissant courroux
Dégage ma parole et m’acquitte envers vous.
Je ne m’explique point. Si vous voulez m’entendre ,
Suivez-moi chez Pallas où je vais vous attendre.
Cette composition , du même artiste que celle qui
fait le sujet de l’article précédent, offre le même style ,
la même correction , et mérite les mêmes éloges.
Ire Coll, T. Compl.
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