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Planche quarante-unième. — Phèdre déclare 'son amour
à Hïppolyte ; Dessin de M. Girodet.
M. Girodet est un des artistes dont les compositions
savantes et toujours d’un style noble et pur , ont le
plus contribué à l’ornement des magnifiques éditions
de M. Pierre Didot aîné. Le sujet dont nous donnons
ici la gravure , est tiré du deuxième acte de la tra-
gédie de Phèdre. A peine cette coupable et infortunée
reine a-t-elle avoué son amour au fils de Thésée ,
que la froideur ou plutôt l’indignation du jeune prince
lui fait connaître qu’elle ne doit attendre aucun fruit
de sa passion criminellefElle arrache l’épée d’Hippolyte?
et veut s’en percer à ses yeux.
PHÈDRE.
. . . . Cet aveu que je viens de te faire ,
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire?
Tremblante pour un fils que je n’osais traliir,
Je te venais prier de ne le point haïr.
Faibles projets d’un cœur trop plein de Ce qu’il aimef
Hélas ! je ne t’ai pu parler que de toi-même.
Venge-toi, punis-moi d’un odieux amour.
Digne fils du héros qui t’a donné le jour.
Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte î
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit pas t'échapper.
Voilà mon cœur ; c’est là que ta main doit frapper.
Impatient déjà d’expier son offense,
Au devant de ton bras je le sens qui s’avance.
Frappe : ou si tu le crois indigne de tes coups,
Si ta haine m’envie un supplice si doux ,
Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée,
Au défaut de ton bras , prête-moi ton épée.
Donne.
E N O X E.
Que faites-vous , madame? Justes dieux !
Mais on vient ; évitez des témoins odieux.
Yenez, rentrez, fuyez une honte certaine.
îS
Planche quarante-unième. — Phèdre déclare 'son amour
à Hïppolyte ; Dessin de M. Girodet.
M. Girodet est un des artistes dont les compositions
savantes et toujours d’un style noble et pur , ont le
plus contribué à l’ornement des magnifiques éditions
de M. Pierre Didot aîné. Le sujet dont nous donnons
ici la gravure , est tiré du deuxième acte de la tra-
gédie de Phèdre. A peine cette coupable et infortunée
reine a-t-elle avoué son amour au fils de Thésée ,
que la froideur ou plutôt l’indignation du jeune prince
lui fait connaître qu’elle ne doit attendre aucun fruit
de sa passion criminellefElle arrache l’épée d’Hippolyte?
et veut s’en percer à ses yeux.
PHÈDRE.
. . . . Cet aveu que je viens de te faire ,
Cet aveu si honteux, le crois-tu volontaire?
Tremblante pour un fils que je n’osais traliir,
Je te venais prier de ne le point haïr.
Faibles projets d’un cœur trop plein de Ce qu’il aimef
Hélas ! je ne t’ai pu parler que de toi-même.
Venge-toi, punis-moi d’un odieux amour.
Digne fils du héros qui t’a donné le jour.
Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte î
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit pas t'échapper.
Voilà mon cœur ; c’est là que ta main doit frapper.
Impatient déjà d’expier son offense,
Au devant de ton bras je le sens qui s’avance.
Frappe : ou si tu le crois indigne de tes coups,
Si ta haine m’envie un supplice si doux ,
Ou si d’un sang trop vil ta main serait trempée,
Au défaut de ton bras , prête-moi ton épée.
Donne.
E N O X E.
Que faites-vous , madame? Justes dieux !
Mais on vient ; évitez des témoins odieux.
Yenez, rentrez, fuyez une honte certaine.
îS