C 71 )
Planche quarante - cinquième. — Aveu d’Hermione à
Ores te; Dessin de M. Girodet.
Hermione , irritée de l’infidélité de Pyrrhus, qui
l’abandonne pour Andromaque , cherche à l’oublier,
et semble disposée à répondre à l’amour d’Oreste ,
qu’elle avait toujours maltraité jusqu’alors. Elle fait
part de ses nouveaux sentimens à Cléone , lorsque
Oreste se présente à ses yeux et vient lui reprocher
£es rigueurs.
A HERMIONE.
Eh quoi ! toujours injuste en vos tristes discours ,
De mon inimitié vous plaindrez-vous toujours ?
Quelle est cette rigueur tant de fois alléguée ?
J’ai passé dans l’Epire . où j’étais reléguée j
Mon père l’ordonnait. Mais qui sait si depuis
Je n’ai point en secret partagé vos ennuis ?
Pensez-vous avoir seul éprouvé des alarmes?
Que l’Epire jamais n’ait vu couler mes larmes ?
Enfin qui vous a dit que, malgré mon devoir.
Je n’ai pas quelquefois souhaité de vous voir ?
ORESTE.
Souhaité de me voir ! Ah! divine princesse__
Jdlais , de grâce , est-ce à moi que ce discours s’adresse ?
Ouvrez vos yeux , songez qu’Oreste est devant vous,
Oreste, si long-temps l’objet de leur courroux.
H F. R M I O N E.
Oui, c’est vous dont l’amour naissant avec leurs charmes ,
Deur apprit le premier le pouvoir de leurs armes 5
Vous que mille vertus me forçaient d’estimer ;
Vous que j’ai plaint , enfin que je voudrais aimer.
ORESTE.
Je vous entends, tel est mon partage funeste ,
Le cœur est pour Pyrrhus , et les vœux pour Oreste.
Andromaque, acte II, scène 2.
ïre Coll, T. Compl. 17
Planche quarante - cinquième. — Aveu d’Hermione à
Ores te; Dessin de M. Girodet.
Hermione , irritée de l’infidélité de Pyrrhus, qui
l’abandonne pour Andromaque , cherche à l’oublier,
et semble disposée à répondre à l’amour d’Oreste ,
qu’elle avait toujours maltraité jusqu’alors. Elle fait
part de ses nouveaux sentimens à Cléone , lorsque
Oreste se présente à ses yeux et vient lui reprocher
£es rigueurs.
A HERMIONE.
Eh quoi ! toujours injuste en vos tristes discours ,
De mon inimitié vous plaindrez-vous toujours ?
Quelle est cette rigueur tant de fois alléguée ?
J’ai passé dans l’Epire . où j’étais reléguée j
Mon père l’ordonnait. Mais qui sait si depuis
Je n’ai point en secret partagé vos ennuis ?
Pensez-vous avoir seul éprouvé des alarmes?
Que l’Epire jamais n’ait vu couler mes larmes ?
Enfin qui vous a dit que, malgré mon devoir.
Je n’ai pas quelquefois souhaité de vous voir ?
ORESTE.
Souhaité de me voir ! Ah! divine princesse__
Jdlais , de grâce , est-ce à moi que ce discours s’adresse ?
Ouvrez vos yeux , songez qu’Oreste est devant vous,
Oreste, si long-temps l’objet de leur courroux.
H F. R M I O N E.
Oui, c’est vous dont l’amour naissant avec leurs charmes ,
Deur apprit le premier le pouvoir de leurs armes 5
Vous que mille vertus me forçaient d’estimer ;
Vous que j’ai plaint , enfin que je voudrais aimer.
ORESTE.
Je vous entends, tel est mon partage funeste ,
Le cœur est pour Pyrrhus , et les vœux pour Oreste.
Andromaque, acte II, scène 2.
ïre Coll, T. Compl. 17