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Planche quarante-huitième. —» Entretien de Pyrrhus et
d’Andromaque ; Dessin de M. Girodeî.
Les Grecs demandent à Pyrrhus de leur livrer le
Sis d’Hector. Pyrrhus , qui aime Andromaque, refuse
de leur obéir. Il ne peut cependant toucher le cœur
de sa captive, qui a juré d’être fidèle aux mânes de son
époux. Ces refus obstinés de répondre à l’amour qu’elle
lui a inspiré allument son ressentiment; il veut tenter
un dernier effort pour fléchir ses rigueurs ; il espère
qu’elle viendra au moins lui demander la grâce de son
fils. Tremblante et accablée de douleur, elle garde le
silence. Pyrrhus , irrité , se décide à livrer Astianax.
Andromaque se jette à ses pieds.
ANDROMAQUE.
Ah ! seigneur, arrêtez ! que prétendez-vous faire?
Si vous livrez le fils , livrez-leur donc la mère.
Vos sermens m’ont tantôt Juré tant d’amitié j
Dieux ! ne pourrai-je au moins toucher votre pitié’?
Sans espoir de pardon m’avez-vous condainne'e ?
PYRRHUS.
. . . Ce n’est plus , madame , une offre à de'daigner ;
Je vous le dis : il faut ou périr ou régner.
Mon cœur désespéré d’un an d’ingratitude,
Ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude.
C’est craindre , menacer , et gémir trop long-temps.
Je meurs si je vous perds , mais je meurs si j’attends.
Songez-y. Je vous laisse , et je viendrai vous prendre
Pour vous mener au temple où ce fils doit m’attendre ;
Pt là vous me verrez , soumis ou furieux ,
Vous courpnner, madame , ou le perdre à vos yeux.
Andromaque, acte III? scène 7.
M. Girodet a très-bien exprimé dans ce dessin la
douleur suppliante d’Andromaque , qui oublie qu’elle
est fille d’un roi et veuve d’PIector, pour se ressouvenir
qu’elle est mère. Il a rendu tout le pathétique de cette
scène. Les personnages ont l’attitude qui leur convient.
Les têtes sont d’un beau caractère • en un mot 7 cette
composition est pleine de vérité et d’intérêt.
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Planche quarante-huitième. —» Entretien de Pyrrhus et
d’Andromaque ; Dessin de M. Girodeî.
Les Grecs demandent à Pyrrhus de leur livrer le
Sis d’Hector. Pyrrhus , qui aime Andromaque, refuse
de leur obéir. Il ne peut cependant toucher le cœur
de sa captive, qui a juré d’être fidèle aux mânes de son
époux. Ces refus obstinés de répondre à l’amour qu’elle
lui a inspiré allument son ressentiment; il veut tenter
un dernier effort pour fléchir ses rigueurs ; il espère
qu’elle viendra au moins lui demander la grâce de son
fils. Tremblante et accablée de douleur, elle garde le
silence. Pyrrhus , irrité , se décide à livrer Astianax.
Andromaque se jette à ses pieds.
ANDROMAQUE.
Ah ! seigneur, arrêtez ! que prétendez-vous faire?
Si vous livrez le fils , livrez-leur donc la mère.
Vos sermens m’ont tantôt Juré tant d’amitié j
Dieux ! ne pourrai-je au moins toucher votre pitié’?
Sans espoir de pardon m’avez-vous condainne'e ?
PYRRHUS.
. . . Ce n’est plus , madame , une offre à de'daigner ;
Je vous le dis : il faut ou périr ou régner.
Mon cœur désespéré d’un an d’ingratitude,
Ne peut plus de son sort souffrir l’incertitude.
C’est craindre , menacer , et gémir trop long-temps.
Je meurs si je vous perds , mais je meurs si j’attends.
Songez-y. Je vous laisse , et je viendrai vous prendre
Pour vous mener au temple où ce fils doit m’attendre ;
Pt là vous me verrez , soumis ou furieux ,
Vous courpnner, madame , ou le perdre à vos yeux.
Andromaque, acte III? scène 7.
M. Girodet a très-bien exprimé dans ce dessin la
douleur suppliante d’Andromaque , qui oublie qu’elle
est fille d’un roi et veuve d’PIector, pour se ressouvenir
qu’elle est mère. Il a rendu tout le pathétique de cette
scène. Les personnages ont l’attitude qui leur convient.
Les têtes sont d’un beau caractère • en un mot 7 cette
composition est pleine de vérité et d’intérêt.
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