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Planche première – Planche cent-huitième [inkl. Tafelbeschreibung]
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comme je vous ai dit assez de fois, Paul Véronèse et
tous les peintres lombards ne se sont point attachés à
cette partie, mais seulement à ce qui regarde le travail
du pinceau, ainsi qu’on peut voir dans tous ce que
Paul a peint, soit à Padoue , soit à Véronne ou en
d’autres villes d’Italie , particulièrement à Venise. »
C’est dans cette dernière ville , à Saint-George-
Majeur , qu’était placé le tableau des Noces de Cana.
On remarque dans les principaux groupes et dans les
figures les plus apparentes , les portraits de quelques
personnages distingués par leur rang ou par leur mé-
rite , ceux des amis du peintre et de Paul Véronèse
lui -même : on le reconnaît dans un des musiciens placés
sur le devant du tableau. Cet ouvrage immense , l’un
des plus considérable que l’on puisse citer, fut fait,
au rapport d’écrivains contemporains, pour la modique
somme de 90 ducats.
Il nous reste à parler des peintres formés à l’école
de Paul Véronèse. Quelques-uns ont suivi et saisi sa
manière avec assez de succès, non-seulement pour ter-
miner , sans faire de disparate, quelques ouvrages que
ce grand maître , en mourant, avait laissés imparfaits,
mais encore pour faire naître dans l’opinion des ama-
teurs quelques incertiiuJca sur l’originalité d’un grand
nombre de tableaux qui lui ont été attribués.
Nous citerons parmi ses élèves Charles et Gabriel
Calliari, ses deux fils. Charles , surnommé Corletto,
parcequ’il s’adonna dès sa plus tendre jeunesse à la
peinture , mourut à vingt-six ans , d’un excès d’appli-
cation à l’étude de son art. Paul craignant que dans
l’habitude de ne voir et de n’étudier que ses ouvrages,
Charles ne devînt un imitateur servile , l’avait placé
chez les Bassans, afin que du mélange de ces di-
verses manières , il pût se créer un style mixte et
original. Carletto avait seize ou dix-huit ans lorsqu’il
comme je vous ai dit assez de fois, Paul Véronèse et
tous les peintres lombards ne se sont point attachés à
cette partie, mais seulement à ce qui regarde le travail
du pinceau, ainsi qu’on peut voir dans tous ce que
Paul a peint, soit à Padoue , soit à Véronne ou en
d’autres villes d’Italie , particulièrement à Venise. »
C’est dans cette dernière ville , à Saint-George-
Majeur , qu’était placé le tableau des Noces de Cana.
On remarque dans les principaux groupes et dans les
figures les plus apparentes , les portraits de quelques
personnages distingués par leur rang ou par leur mé-
rite , ceux des amis du peintre et de Paul Véronèse
lui -même : on le reconnaît dans un des musiciens placés
sur le devant du tableau. Cet ouvrage immense , l’un
des plus considérable que l’on puisse citer, fut fait,
au rapport d’écrivains contemporains, pour la modique
somme de 90 ducats.
Il nous reste à parler des peintres formés à l’école
de Paul Véronèse. Quelques-uns ont suivi et saisi sa
manière avec assez de succès, non-seulement pour ter-
miner , sans faire de disparate, quelques ouvrages que
ce grand maître , en mourant, avait laissés imparfaits,
mais encore pour faire naître dans l’opinion des ama-
teurs quelques incertiiuJca sur l’originalité d’un grand
nombre de tableaux qui lui ont été attribués.
Nous citerons parmi ses élèves Charles et Gabriel
Calliari, ses deux fils. Charles , surnommé Corletto,
parcequ’il s’adonna dès sa plus tendre jeunesse à la
peinture , mourut à vingt-six ans , d’un excès d’appli-
cation à l’étude de son art. Paul craignant que dans
l’habitude de ne voir et de n’étudier que ses ouvrages,
Charles ne devînt un imitateur servile , l’avait placé
chez les Bassans, afin que du mélange de ces di-
verses manières , il pût se créer un style mixte et
original. Carletto avait seize ou dix-huit ans lorsqu’il