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Planche soixante-unième. -— Mardochce apprenant à
Esther la condamnation à mort de tous les Juifs j
Dessin de M. Chaudet.
Assuerus a pris pour épouse Esther, Juive de nais-
sance, qu’il a choisie au milieu de toutes les beautés
de son empire , rassemblées par ses ordres dans son
palais. Il ne sait pas de quel sang elle est issue, et à
quelle nation elle appartient. Les importunités de son
favori Aman lui ont arraché la condamnation de tous
les Juifs. Mardochée, oncle d’Esther, est plus parti-
culièrement l’objet de la haine de ce favori, devant
lequel il a refusé de fléchir le genou II vient trouver
la reine , malgré les défenses sévères qui interdisent
l’entrée du palais.
ESTHER.
Quel profane en ce lieu s’ose avancer vers nous ?
Que vois-je ? Maidochée ! O mon père , est-ce vous ?
Un ange du Seigneur , sous son aile sacrée,
A donc conduit vos pas et cache voire entre'e ?
Mais d’où vient cet air sombre et ce ci lice affreux ^
Et cette cendre enfin qui couvre vos cheveux ?
Que nous annoncez-vous ?
MARDOCHEE.
O reine infortune'e !
O d’un peuple innocent barbare destine'e!
Lisez , lisez l’arrêt détestable , cruel.
Nous sommes tous perdus , et c’est fait d’Israël.
ESTHER.
Juste ciel ! tout mon sang dans mes veines se glace.
MARDOCHÉE.
On doit de tous les Juifs exterminer la race.
Àu sanguinaire Aman nous sommes tous livre's \
Les glaives, les couteaux sont déjà préparés.
Toute la nation à-la-fois est proscrite.
Aman, l’impie Aman , race d’Âmale'cite ,
A pour ce coup funeste armé lout son crédit ;
Et le roi , trop crédule , a signé cet édit ;
Prévenu contre nous par cette bouche impure ,
II nous croit en horreur à toute la nature.
Ses ordîes sont donne's, et dans tous ses états
Le jour fatal est pris pour tant d’assassinats,
Esther, acte P? , scène III.
Ire Coll. T. Camp,
21
Planche soixante-unième. -— Mardochce apprenant à
Esther la condamnation à mort de tous les Juifs j
Dessin de M. Chaudet.
Assuerus a pris pour épouse Esther, Juive de nais-
sance, qu’il a choisie au milieu de toutes les beautés
de son empire , rassemblées par ses ordres dans son
palais. Il ne sait pas de quel sang elle est issue, et à
quelle nation elle appartient. Les importunités de son
favori Aman lui ont arraché la condamnation de tous
les Juifs. Mardochée, oncle d’Esther, est plus parti-
culièrement l’objet de la haine de ce favori, devant
lequel il a refusé de fléchir le genou II vient trouver
la reine , malgré les défenses sévères qui interdisent
l’entrée du palais.
ESTHER.
Quel profane en ce lieu s’ose avancer vers nous ?
Que vois-je ? Maidochée ! O mon père , est-ce vous ?
Un ange du Seigneur , sous son aile sacrée,
A donc conduit vos pas et cache voire entre'e ?
Mais d’où vient cet air sombre et ce ci lice affreux ^
Et cette cendre enfin qui couvre vos cheveux ?
Que nous annoncez-vous ?
MARDOCHEE.
O reine infortune'e !
O d’un peuple innocent barbare destine'e!
Lisez , lisez l’arrêt détestable , cruel.
Nous sommes tous perdus , et c’est fait d’Israël.
ESTHER.
Juste ciel ! tout mon sang dans mes veines se glace.
MARDOCHÉE.
On doit de tous les Juifs exterminer la race.
Àu sanguinaire Aman nous sommes tous livre's \
Les glaives, les couteaux sont déjà préparés.
Toute la nation à-la-fois est proscrite.
Aman, l’impie Aman , race d’Âmale'cite ,
A pour ce coup funeste armé lout son crédit ;
Et le roi , trop crédule , a signé cet édit ;
Prévenu contre nous par cette bouche impure ,
II nous croit en horreur à toute la nature.
Ses ordîes sont donne's, et dans tous ses états
Le jour fatal est pris pour tant d’assassinats,
Esther, acte P? , scène III.
Ire Coll. T. Camp,
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