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Planche soixante-deuxième. — Esther devant Assuérus -
Dessin de M. Chaudet.
Une loi sévère défendait, sous peine de mort, de se
présenter devant les rois de Perse sans être appelé;
c’est ce que R.acine a exprimé dans ces beaux vers :
Au fond de leur palais , leur majesté terrible ,
Affecte à leurs sujets de se rendre invisible,
Et la mort est le prix de tout audacieux
Qui, sans être appelé , se présente à leurs yeux ,
Si le roi dans l’instant , pour sauver le coupable ,
Ne lui donne à baiser son sceptre redoutable.
Estlier, malgré cette défense , se rend auprès d’As-
suérus , pour lui demander la grâce des Juifs , dont.il
a signé la condamnation.
ASSUÉRUS.
. . . Sans mon ordre on porte ici ses pas !
Quel mortel insolent vient chercher le trépas?
Gardes. . . . C’est vous , Esther ? Quoi ! sans être attendue ?
ESTHER.
Mes filles,, soutenez votre reine éperdue.
Je me meurs.
ASSUÉRUS.
Dieux puissans ! quelle 'étrange pâleur
De son teint tout-à-coup efface la couleur !
Estlier , que craignez-vous ? suis-je pas votre frère ?
Est-ce pour vous qu’est fait un ordre si sévère ?
Venez. Le sceptre d'or que vous tend cette main,
Pour vous de ma clémence est un gage certain.
ESTHER.
Quelle voix salutaire ordonne que je vive ,
Et rappelle en mon sein mon âme fugitive ?
ASSUÉRUS.
Ne connaissez-vous pas la voix de votre époux ?
Encore un coup , vivez , et revenez à vous.
Esther, acte II , scène VIL
On peut remarquer dans cette composition la ri-
chesse des ornemens du palais impérial. Le trône
d’Assuérus est surmonté d’un paon semblable à celui
qui couronnait le trône de l’empereur du Mogol, et
dont les couleurs étaient nuancées par toutes sortes
de pierreries.
Planche soixante-deuxième. — Esther devant Assuérus -
Dessin de M. Chaudet.
Une loi sévère défendait, sous peine de mort, de se
présenter devant les rois de Perse sans être appelé;
c’est ce que R.acine a exprimé dans ces beaux vers :
Au fond de leur palais , leur majesté terrible ,
Affecte à leurs sujets de se rendre invisible,
Et la mort est le prix de tout audacieux
Qui, sans être appelé , se présente à leurs yeux ,
Si le roi dans l’instant , pour sauver le coupable ,
Ne lui donne à baiser son sceptre redoutable.
Estlier, malgré cette défense , se rend auprès d’As-
suérus , pour lui demander la grâce des Juifs , dont.il
a signé la condamnation.
ASSUÉRUS.
. . . Sans mon ordre on porte ici ses pas !
Quel mortel insolent vient chercher le trépas?
Gardes. . . . C’est vous , Esther ? Quoi ! sans être attendue ?
ESTHER.
Mes filles,, soutenez votre reine éperdue.
Je me meurs.
ASSUÉRUS.
Dieux puissans ! quelle 'étrange pâleur
De son teint tout-à-coup efface la couleur !
Estlier , que craignez-vous ? suis-je pas votre frère ?
Est-ce pour vous qu’est fait un ordre si sévère ?
Venez. Le sceptre d'or que vous tend cette main,
Pour vous de ma clémence est un gage certain.
ESTHER.
Quelle voix salutaire ordonne que je vive ,
Et rappelle en mon sein mon âme fugitive ?
ASSUÉRUS.
Ne connaissez-vous pas la voix de votre époux ?
Encore un coup , vivez , et revenez à vous.
Esther, acte II , scène VIL
On peut remarquer dans cette composition la ri-
chesse des ornemens du palais impérial. Le trône
d’Assuérus est surmonté d’un paon semblable à celui
qui couronnait le trône de l’empereur du Mogol, et
dont les couleurs étaient nuancées par toutes sortes
de pierreries.