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Planche soixante-septième.-—Clytejnnestre implorant l'&
secours d'Achille ; Dessin de M. Gérard.
Areas vient avertir Chytemnestre qu’Agamemnon
qttend Iphigénie à l’autel j il la détourné en même
temps du dessein où elle est de conduire sa fille à une
cérémonie qui doit lui être si fatale. Achille est pré-
sent. Il interroge Areas. Cîytemnestre le presse de s’ex-
pliquer. Areas leur déclare enfin qu’Agamemnon n’at-
tend sa fille que pour la sacrifier.
Par la voix de Çalchas ( dit-il) l’oracle la demande j
De toute autre victime il refuse l’offrande,
Et les dieux , jusque-là protecteurs de Pâris ,
Ne nous promettent Troye et les vents qu’à ce prix.
CLYTEMNESTRE.
Les dieux ordonneraient un meurtre abominable!
IPHIGÉNIE.
Ciel ! pour tant de rigueur de quoi suis-je coupable ?
CLYTEMNESTRE.
.Te ne m’étonne plus de cet ordre cruel
Qui m’avait interdit l’approche de l’autel.
IPHIGÉNIE, fi Achille.
Et voilà donc l’hymen où j’étais destinée !
A R G A S.
Le roi , pour vous tromper , feignait cet hyme'ne'e.
Tout le camp même encore est trompé comme vous.
CLYTEMNESTRE, fi Achille.
Seigneur , c’est donc à moi d’embrasser vos genoux.
Achille, la relevant.
Ah ! madame.
CLYTEMNESTRE.
Oubliez une gloire importune ;
Ce triste abaissement convient à ma fortune.
Heureuse si mes pleurs peuvent vous attendrir S
Une mère à vos pieds peut tomber sans rougir.
C’est votre épouse , hélas ! qui vous est enlevée ;
Dans cet heureux espoir je l’avais élevée.
C’est vous que nous cherchions sur ce funeste bord ;
Et votre nom, seigneur , la conduit à la mort.
Ira-t-elle des dieux implorer la justice ?
Embrasser leurs autels parés pour son supplice ?
Elle n’a que vous seul ; vous êtes en ces lieux,
Son père , son époux, son asyle et ses dieux.
Iphigénie, acte III, scène V.
Planche soixante-septième.-—Clytejnnestre implorant l'&
secours d'Achille ; Dessin de M. Gérard.
Areas vient avertir Chytemnestre qu’Agamemnon
qttend Iphigénie à l’autel j il la détourné en même
temps du dessein où elle est de conduire sa fille à une
cérémonie qui doit lui être si fatale. Achille est pré-
sent. Il interroge Areas. Cîytemnestre le presse de s’ex-
pliquer. Areas leur déclare enfin qu’Agamemnon n’at-
tend sa fille que pour la sacrifier.
Par la voix de Çalchas ( dit-il) l’oracle la demande j
De toute autre victime il refuse l’offrande,
Et les dieux , jusque-là protecteurs de Pâris ,
Ne nous promettent Troye et les vents qu’à ce prix.
CLYTEMNESTRE.
Les dieux ordonneraient un meurtre abominable!
IPHIGÉNIE.
Ciel ! pour tant de rigueur de quoi suis-je coupable ?
CLYTEMNESTRE.
.Te ne m’étonne plus de cet ordre cruel
Qui m’avait interdit l’approche de l’autel.
IPHIGÉNIE, fi Achille.
Et voilà donc l’hymen où j’étais destinée !
A R G A S.
Le roi , pour vous tromper , feignait cet hyme'ne'e.
Tout le camp même encore est trompé comme vous.
CLYTEMNESTRE, fi Achille.
Seigneur , c’est donc à moi d’embrasser vos genoux.
Achille, la relevant.
Ah ! madame.
CLYTEMNESTRE.
Oubliez une gloire importune ;
Ce triste abaissement convient à ma fortune.
Heureuse si mes pleurs peuvent vous attendrir S
Une mère à vos pieds peut tomber sans rougir.
C’est votre épouse , hélas ! qui vous est enlevée ;
Dans cet heureux espoir je l’avais élevée.
C’est vous que nous cherchions sur ce funeste bord ;
Et votre nom, seigneur , la conduit à la mort.
Ira-t-elle des dieux implorer la justice ?
Embrasser leurs autels parés pour son supplice ?
Elle n’a que vous seul ; vous êtes en ces lieux,
Son père , son époux, son asyle et ses dieux.
Iphigénie, acte III, scène V.