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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 17.1809 [Cicognara, 3401-17]

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Planche première – Planche cent-huitième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24997#0183
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( !°5 )

Planche soixante-dix-neuvième. — Thésée dévoue Hippo-
lyte à la colère de Neptune ; Dessin de M. Girodet.

(Enone vient d’accuser Hippolyte d’avoir conçu pour
Phèdre un amour criminel, et d’avoir voulu employer
la violence pour le satisfaire. Hippolyte se présente
dans le même instant devant son père. Thésée l’ac-
cable de reproches , et lui ordonne de fuir loin de sa
présence,

THÉSÉE.

Ne viens pas lpraver ici ma haine ,

Et tenter un courroux que je retiens à peine.

C’est bien assez pour moi de l’opprobre éternel
D’avoir pu mettre au jour un fils si criminel,

Sans que ta mort encor , honteuse à ma mémoire.,

De mes nobles travaux vienne souiller la gloire.

Fuis; et si tu ne veux qu’un châtiment soudain
T’ajoute aux scélérats qu’à punis cette main ,

Prends garde que jamais l’astre qui nous éclaire
Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire.

Fuis , dis-je , et sans retour précipitant tes pas,

De ton horrible aspect purge tous mes états.

Et toi , Neptune , et toi , si jadis mon courage
D’ infâmes assassins nettoya ton rivage ,

Souviens-toi que pour prix de mes efforts heureux ,

Tu promis d’exaucer le premier de mes vœux.

Dans les longues rigueurs d’une prison cruelle ,

Je n’ai point imploré ta puissance immortelle.

Avare du secours que j’attends de tes soins ,

Mes vœux t’ont réservé pour de plus grands besoins.

Je t’implore aujourd’hui. Venge un malheureux père.
J’abandonne ce traître à toute ta colère.

Etouffe dans son sang ses désirs effrontés ;

Thésée à tes fureurs connaîtra tes bontés.

IIYPPOLTTE.

D’un amour criminel Phèdre accuse Hippolyte !

Un tel excès d’horreur rend mon aine interdite.

Tant de coups imprévus m’accablent à-la-fois ,

Qu’ils m’ôtent la parole et m’étouffent la voix.

Phèdre, acte IV , scène II.
 
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