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Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts — 17.1809 [Cicognara, 3401-17]

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Planche première – Planche cent-huitième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24997#0187
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( I07 )

Planche quatre-vinqt -unième. — Or este demande à
Py rrhus la mort d’Astyanax; Dessin de M. Girodet.

Lors du partage des captifs, qui a eu lieu après la
prise de Troye, le sort a livré à Pyrrhus la veuve
d’Hector et son fils. Les Grecs, qui se souviennent
de la valeur du père, craignent de voir renaître dans
cet enfant un héros dont le nom seul les épouvante
encore , ils chargent Oreste d’exposer à Pyrrhus le
sujet de leurs alarmes, et de lui demander, en leur
nom , la mort d’Astyanax.

ORESTE.

Avant que tous les Grecs vous parlent par ma voix ,

Souffrez que j’ose ici me flatter de leur choix ,

Et qu’a vos yeux, seigneur, je montre quelque joie
De voir le fils d’Achille et le vainqueur de Troye.

Oui, comme ses exploits nous admirons vos coups :

Hector tomba sous lui, Troye expira sous vous;

Et vous avez montre' par une heureuse audace.

Que le fds seul d’Achille a pu remplir sa place.

Mais, ce qu’il n’eût pas fait, la Grèce, avec douleur,

Vous voit du sang troyen relever le malheur,

Et, vous laissant toucher d’une pitié funeste,

D’une guerre si longue entretenir le reste.

Ne vous souvient-il plus, seigneur, quel fut Hector ?

Nos peuples affaiblis s’en souviennent encor :

Son nom seul fait frémir nos veuves et nos filles.

Et dans toute la Grèce il n’est point de familles
Qui ne demandent compte à ce malheureux fils
D’un père ou d’un époux qu’Hector leur a ravis.

Et qui sait ce qu’un jour ce fils peut entreprendre ?

Peut-être dans nos ports nous le verrons descendre.

Tel qu’on a vu son père, embraser nos vaisseaux,

Et la flamme à la main, les suivre sur les eaux.

Oserai-je, seigneur, dire ce que je pense?

Vous-même de vos soins craignez la récompense ;.

Et que dans votre sein ce serpent élevé
Ne vous punisse un jour de l’avoir conservé.

Enfin, de tous les Grecs satisfaites l’envie,

Assurez leur vengeance, assurez votre vie.

Perdez un ennemi d’autant plus dangereux,

Qu’il s’essaiera sur vous à combattre contre eux.

Androm. Act. Lty. scène Ii,

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