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Planche quatre-vingt - dix-huitième. — Tityre et.
Melibêe; Dessin de M. Gérard..
M E L I B É E.
Etendu mollement sous l’abri de ce hêtre ,
Ta flûte , hébreux Tityre , essaifr-un air champêtre.
Nous , hélas ! nous fuyons ces bords délicieux ,
Ces champs , ce doux pays', qu’habitaient nos aïeux !’
Le seul Tityre , en paix , couché sous des ombrages ,
De son Amaryllis entretient les bocages».
TITYRE.
G Mélibée , un dieu m’a fait ce doux repos ,■
O ui , c’est un dieu pour moi : je veux dans mes troupeaux.
Choisir pour ses autels de fréquens sacrifices.
Si dans ces lieux en paix s’égarent nies génisses,
Si ma flûte à loisir résonne sous mes doigts ;
C’est à ce dieu puissant , berger , que je le dois.
MÉLIBÉE.
Ton sort fait ma surprise et non pas mon envie ;
Et cependant Ja paix à nos champs est ravie !
Moi , je pars ; mon troupeau suit à regret ma voix y
Je.traîne en gémissant la chèvre que tu vois :
V ers ce s pins dont le front s’élève dans la nue,
La malheureuse , hélas ! sur une roche nue
A'laisse deux petits, l’espoir de mon troupeau.
J’aurais dû le prévoir ! un sinistre corbeau
Souvent nous effrayait du creux d’un orme antique j
Et la foudre frappa le chêne prophétique.
Mais ce dieu , quel est-il ?
T I T Y R E.
Dans ma simplicité,
J’ai cru Rome pareille à cette humble cité
Qui reçoit les agneaux , tribut de ce village.
Je comparais , croyant m’en former une image ,
Aux jeuues chiens leur père , aux chèvres leurs enfaus
Et, des petits objets je m’élevais aux grands ;
Mais comme un vieux cyprès domine sur l’arbuste ,
Rome , entre les cites lève sa tête auguste.
Eglogus première , traduction de M. Firmin Dinoiu
Planche quatre-vingt - dix-huitième. — Tityre et.
Melibêe; Dessin de M. Gérard..
M E L I B É E.
Etendu mollement sous l’abri de ce hêtre ,
Ta flûte , hébreux Tityre , essaifr-un air champêtre.
Nous , hélas ! nous fuyons ces bords délicieux ,
Ces champs , ce doux pays', qu’habitaient nos aïeux !’
Le seul Tityre , en paix , couché sous des ombrages ,
De son Amaryllis entretient les bocages».
TITYRE.
G Mélibée , un dieu m’a fait ce doux repos ,■
O ui , c’est un dieu pour moi : je veux dans mes troupeaux.
Choisir pour ses autels de fréquens sacrifices.
Si dans ces lieux en paix s’égarent nies génisses,
Si ma flûte à loisir résonne sous mes doigts ;
C’est à ce dieu puissant , berger , que je le dois.
MÉLIBÉE.
Ton sort fait ma surprise et non pas mon envie ;
Et cependant Ja paix à nos champs est ravie !
Moi , je pars ; mon troupeau suit à regret ma voix y
Je.traîne en gémissant la chèvre que tu vois :
V ers ce s pins dont le front s’élève dans la nue,
La malheureuse , hélas ! sur une roche nue
A'laisse deux petits, l’espoir de mon troupeau.
J’aurais dû le prévoir ! un sinistre corbeau
Souvent nous effrayait du creux d’un orme antique j
Et la foudre frappa le chêne prophétique.
Mais ce dieu , quel est-il ?
T I T Y R E.
Dans ma simplicité,
J’ai cru Rome pareille à cette humble cité
Qui reçoit les agneaux , tribut de ce village.
Je comparais , croyant m’en former une image ,
Aux jeuues chiens leur père , aux chèvres leurs enfaus
Et, des petits objets je m’élevais aux grands ;
Mais comme un vieux cyprès domine sur l’arbuste ,
Rome , entre les cites lève sa tête auguste.
Eglogus première , traduction de M. Firmin Dinoiu