Musée et l'Ecole Moderne des Beaux-Arts <Paris> [Hrsg.]: Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts / Salon (Tome premier.1808) [Cicognara, 3401-22-1]

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Sa réputation s’étendit clans les principales cours de
l'Europe. L’Allemagne, la Suède, la Russie, l’An-
gleterre mirent ses talens à contribution ; il fit des
projets de palais et de maisons de plaisance pour les
personnes du plus haut rang.
Si l’on considère cette suite nombreuse et variée de
mônumeus publics dont il a décoré la nouvelle enceinte
de Paris, on ne peut y méconnaître l’empreinte d’un
génie hardi , facile , inépuisable. Quelques critiques
d’unehumeur difficile n’en ont vu que les imperfections,
les hommes de bonne foi et en état de juger ont rendu
à Ledoux la justice qu’il mérite. Ils ont su distinguer
dans ces propylées ( 1 ) la solidité , l’originalité pi-
quante, la noblesse , les belles proportions qui con-
viennent à l’entrée de la première ville du monde. Enfin,
si dans quelques-uns de ces monumens on remarque
quelques idées incohérentes, peut-être bizarres , il faut
convenir que parmi ceux qui ont réuni le plus de suf-
frages , deux ou trois suffiraient pour assurer la célébrité
d’un architecte.
Il serait trop long de rappeler ici l’immense quantité
d’édifices en tous genres que Ledoux a sait ériger ou
a projetés. Il en a consigné les détails , plans , coupes ,
élévations géométrales , et vues perspectives , dans
un grand ouvrage dont le premier volume seulement a
été publié. Deuxautres devaient suivre celui-ci; diverses
circonstances en ont retardé l’entière consection. Quel- (*)
(*) M. Ledoux , qui ne parlait jamais de son art qu’avec en-
thousiasme , donna à ces édifices le nom de ;propylées , à cpuse
de leur analogie avec les célèbres propylées d’Athènes ; il pensait
avec quelque raison que le nom de barrières ne convenait pas à
des monumens d’un caractère et d’un style élevés.