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Planche onzième. — Statue en marbre de la Madeleine ;
par M. Canova.
C’est avec raison qu’on a loué la délicatesse du
ciseau de M. Canova , la douceur de ses airs de têtes,
ses formes coulantes et gracieuses. Sa Madeleine (i)
est un ouvrage charmant; et de légères incorrections
n’empêchent pas de remarquer dans cette statue une
grâce singulière qui n’appartient qu’à l’artiste.
La peinture admet plusieurs styles; mais la sculp-
ture est un art austère, et n’en admet qu’un seul : le
grand et le noble. Une statue se compose toute de
profils : elle doit donc être développée. Si tous les
membres ne sont distincts , s’ils se replient vers le
tronc et semblent s’v attacher , le statuaire n’obtient
qu’une masse dénuée d’élégance. Les détails pourront
offrir une belle exécution; l’ensemble ne s’expliquera
point à l’œil.
Yoilà ce que nous nous permettrions de dire , non
pas aux gens du monde, dont la plupart ne goûteraient
peut-être pas cette opinion , mais à un jeune artiste, dé-
butant dans la carrière. Yoilà ce que M. Canova sait
beaucoup mieux cpie nous - il l’a démontré par de
nombreux ouvrages. Cependant il a semblé, dans
quelques autres , vouloir introduire un genre moyen,
fort agréable à la Vérité sous les mains de cet habile
artiste, mais qu’on ne peut proposer pour exemple.
Toute innovation est dangereuse dans un art dont le
goût et les principes sont irrévocablement fixés.
(i) On a pense que la tête n’était point assez dégage'e des
épaules : les mains, les genoux et les pieds, ont paru un peu trop
sorts.
 
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