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Planche première - Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.26287#0035
( 21 )
Planche neuvième et dixième. —& Eruption du Vésuve ;
Tableau de M. le comte de Forbin.
L’éruption duVésuve qui couvrit de cendres la ville
dePompéi,et engloutit celle d’Herculanum , l’an 79 de
l’ère chrétienne, sous le règne de Titus , détruisit aussi
la ville de Stabia , située à peu de distance du volcan.
Deux lettres de Pline le jeune à Tacite fournissent des
détails circonstanciés sur cette terrible catastrophe.
Dans la première, il rend compte de la manière dont
son oncle périt • dans la seconde , il raconte ses propres
dangers, car le tremblement de terre et l’éruption se
prolongèrent pendant plusieurs jours, a.Après
que nous sûmes sortis de la ville, nous nous arrêtons ;
et là, nouveaux prodiges, nouvelles fr^eurs : les
voitures que nous avions emmenées avec nous étaient
si agitées que l’on ne pouvait, même en les appuyant
avec de grosses pierres, les arrêter en place. La mer
semblait se renverser sur elle-même, et être comme
chassée du rivage par l’ébranlement de la terre. Le
rivage en effet était devenu plus spacieux et se trou-
vait rempli de différens poissons demeurés à sec sur
le sable.... La cendre commençait à tomber sur nous,
quoique en petite quantité. Je tourne la tête , et j’aper-
çois derrière nous une épaisse sumée qui nous suivait
en se répandant sur la terre comme un torrent Les
ténèbres augmentèrent de telle sorte qu’on eût cru
être non pas dans une de ces nuits noires et sans lune,
mais dans une chambre où toutes les lumières auraient
été éteintes. Vous n’eussiez entendu que plaintes de
femmes, que gémissemens d’enfans. que cris d’hommes.
L’un appelait son père, l’autre son fils, l’autre sa
semme, ils ne se reconnaissent qu’à la voix. La
Planche neuvième et dixième. —& Eruption du Vésuve ;
Tableau de M. le comte de Forbin.
L’éruption duVésuve qui couvrit de cendres la ville
dePompéi,et engloutit celle d’Herculanum , l’an 79 de
l’ère chrétienne, sous le règne de Titus , détruisit aussi
la ville de Stabia , située à peu de distance du volcan.
Deux lettres de Pline le jeune à Tacite fournissent des
détails circonstanciés sur cette terrible catastrophe.
Dans la première, il rend compte de la manière dont
son oncle périt • dans la seconde , il raconte ses propres
dangers, car le tremblement de terre et l’éruption se
prolongèrent pendant plusieurs jours, a.Après
que nous sûmes sortis de la ville, nous nous arrêtons ;
et là, nouveaux prodiges, nouvelles fr^eurs : les
voitures que nous avions emmenées avec nous étaient
si agitées que l’on ne pouvait, même en les appuyant
avec de grosses pierres, les arrêter en place. La mer
semblait se renverser sur elle-même, et être comme
chassée du rivage par l’ébranlement de la terre. Le
rivage en effet était devenu plus spacieux et se trou-
vait rempli de différens poissons demeurés à sec sur
le sable.... La cendre commençait à tomber sur nous,
quoique en petite quantité. Je tourne la tête , et j’aper-
çois derrière nous une épaisse sumée qui nous suivait
en se répandant sur la terre comme un torrent Les
ténèbres augmentèrent de telle sorte qu’on eût cru
être non pas dans une de ces nuits noires et sans lune,
mais dans une chambre où toutes les lumières auraient
été éteintes. Vous n’eussiez entendu que plaintes de
femmes, que gémissemens d’enfans. que cris d’hommes.
L’un appelait son père, l’autre son fils, l’autre sa
semme, ils ne se reconnaissent qu’à la voix. La