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Musée et l'Ecole Moderne des Beaux-Arts <Paris> [Hrsg.]
Annales du Musée et de l'Ecole Moderne des Beaux-Arts / Salon — 1817

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Planche première - Planche soixante-douzième [inkl. Tafelbeschreibung]
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https://doi.org/10.11588/diglit.26287#0056
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( 54 )
poétique, et le passage suivant a sourni l’idée du
tableau dont il s’agit :
«Les approches du jour , qui rechasse les bêtes sa-
rouches dans leurs tanières, ayant dispersé les bri-
gands , l’infortunée use le reste de sa sorce à se traîner
jusqu’au logis du vieillard : elle tombe la face contre
terre et les bras étendus sur le seuil. Cependant, après
avoir passé la nuit à remplir la maison de son hôte
d’imprécations et de pleurs, le Lévite , prêt à sortir,
ouvre la porte et trouve dans cet état celle qu’il a
tant aimée. Quel spectacle pour son coeur déchiré ! Il
élève un cri plaintif vers le Ciel vengeur du crime :
puis adressantla parole à la jeune fille : Lève-toi, lui
dit-il, fuyons la malédiction qui couvre cette terre :
viens, ô ma compagne! je suis cause de ta perte ,
je serai ta consolation : périsse l’homme injuste et
vil qui jamais te reprochera ta misère; tu m’es plus
respectable qu’avant nos malheurs. La jeune fille ne
répond point : il se trouble , son cœur saisi commence
à craindre de plus grands maux, etc.»
M. Couder n’a songé ni a composer des groupes ni
à produire ce qu’on appelle des effets : il n’a voulu
qu’exprimer son sujet, et il a atteint ce but. Le ta-
bleau ne présente que deux figures sur lesquelles
l’œil se porte alternativement, car elles doivent par-
tager l’attention du spectateur et le tenir comme eu
suspens , pour exciter au plus haut degré le senti-
ment de pitié que cette scène déchirante inspire.
Le corps de la jeune femme est posé ou plutôt
jeté avec un naturel et un abandon singulièrement
remarquables. Le dessin en est grand, gracieux et cor-
rect; la tête, le col, les bras, les pieds sont peints
et modelés avec une habileté rare; et l’exécution
de cette belle figure est toute de sentiment.
Un très-petit nombre de critiques ont cru voir quel-
que chose d’outré dans le mouvement du Lévite et
dans les traits de son visage. Ce reproche ne nous
f>araît pas fondé. Si l’on veut prendre la peine de re-
ire le passage que nous venons de citer, on demeurera
convaincu que l’artiste ne pouvait indiquer moins
fortement une situation aussi asfreuse, sans courir le
 
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