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Planche 67.c — Le Christ sur les genoux de la Vierge £
tableau de M. Paulin Guérin.
[Hauteur, 13 pieds 6 pouces; largeur, 10 pieds 2 pouces.]
Le Christ, descendu de la croix, est appuyé' sur les ge-
noux de la Vierge; il est entoure' des saintes femmes et
de quelques apôtres.
M. Paulin Guérin, ayant expose', en 1812, un tableau
des Remords (1) de Caïn (c’était son début), obtint une
certaine célébrité' dont il a joui pleinement jusqu’à l’ap-
parition de son second tableau; c’est celui dont nous
donnons ici l’esquisse. Le premier avait été juge' d’un
style peu relevé, d’un dessin peu correct, et meme d’une
expression commune; mais il dut son succès à la vigueur
du ton, à la fermete' du pinceau, et sur-tout à son effet
pittoresque. Cet effet consistait dans l’opposition d’un
ciel vivement éclairé' par les derniers rayons du soleil,
avec les masses du premier plan, que l’artiste avait pla-
cées dans la demi-teinte. Encourage' ou plutôt trompe
par des éloges donnés avec trop peu de ménagement,
M. Paulin Guérin a cru sans doute ne pouvoir mieux
faire que de répéter dans son second tableau ce qui avait
fait la fortune du premier : mais il aura oublié que la
dignité de son sujet lui imposait une plus noble tâche ;
qu’un effet de clair-obscur, meme parfaitement rendu,
ne remplace ni la majesté de la composition , ni la pureté
des formes, ni la beauté des caractères ; et que si, par
(1 ) Voyez Annales du Musée, Salon de 1812, tom. I.cr, pi. 69;
pag. 94.
Planche 67.c — Le Christ sur les genoux de la Vierge £
tableau de M. Paulin Guérin.
[Hauteur, 13 pieds 6 pouces; largeur, 10 pieds 2 pouces.]
Le Christ, descendu de la croix, est appuyé' sur les ge-
noux de la Vierge; il est entoure' des saintes femmes et
de quelques apôtres.
M. Paulin Guérin, ayant expose', en 1812, un tableau
des Remords (1) de Caïn (c’était son début), obtint une
certaine célébrité' dont il a joui pleinement jusqu’à l’ap-
parition de son second tableau; c’est celui dont nous
donnons ici l’esquisse. Le premier avait été juge' d’un
style peu relevé, d’un dessin peu correct, et meme d’une
expression commune; mais il dut son succès à la vigueur
du ton, à la fermete' du pinceau, et sur-tout à son effet
pittoresque. Cet effet consistait dans l’opposition d’un
ciel vivement éclairé' par les derniers rayons du soleil,
avec les masses du premier plan, que l’artiste avait pla-
cées dans la demi-teinte. Encourage' ou plutôt trompe
par des éloges donnés avec trop peu de ménagement,
M. Paulin Guérin a cru sans doute ne pouvoir mieux
faire que de répéter dans son second tableau ce qui avait
fait la fortune du premier : mais il aura oublié que la
dignité de son sujet lui imposait une plus noble tâche ;
qu’un effet de clair-obscur, meme parfaitement rendu,
ne remplace ni la majesté de la composition , ni la pureté
des formes, ni la beauté des caractères ; et que si, par
(1 ) Voyez Annales du Musée, Salon de 1812, tom. I.cr, pi. 69;
pag. 94.