& de Flora, ï j
Monde? où le destin t'a-t'il conduit.?
m'aurais-tu pas été moins à plaindre
d'avoir resté confiné dans une triste,
mais paisible Province, où tu anrois
passe une vie douce & innocente au-
près de quelque bergere,à qui tu au-
rois joué sur ta ssûte de petits airs
communs & champestres,que d'avoir
connu une magnifique Cour dansJa-
quelle tu ne dois plus esperer de re-
pos ? Tu voudrais être au dédits de
tout ce que tu vois pour mériter une
personne ausisi accomplie , & tu te
trouve le dernier des hommes : ton
cœur est ambitieux,mais il est enco ■
re plus tendre : tu voudrais être né
Prince pour être aimé, & tu n'es
qu'un atome rampant ; pour comble
de disgrace , tu méprises qui t'aime;
tu adores qui te méprisera toujours.
Voila les accablantes ressexions que
faisoit Eumene, voila les inutiles de-
sirs qu'il formoit ; tout le desesperoit
enfin , lans qu’il voulût ouvrir (on
cœur à un ami qu'il avoir sage,fiiel-
le ,& à toute épreuve; quoique ce dote
toute la resource d'un malheureux
dans une douleur sussi vive que celle
Monde? où le destin t'a-t'il conduit.?
m'aurais-tu pas été moins à plaindre
d'avoir resté confiné dans une triste,
mais paisible Province, où tu anrois
passe une vie douce & innocente au-
près de quelque bergere,à qui tu au-
rois joué sur ta ssûte de petits airs
communs & champestres,que d'avoir
connu une magnifique Cour dansJa-
quelle tu ne dois plus esperer de re-
pos ? Tu voudrais être au dédits de
tout ce que tu vois pour mériter une
personne ausisi accomplie , & tu te
trouve le dernier des hommes : ton
cœur est ambitieux,mais il est enco ■
re plus tendre : tu voudrais être né
Prince pour être aimé, & tu n'es
qu'un atome rampant ; pour comble
de disgrace , tu méprises qui t'aime;
tu adores qui te méprisera toujours.
Voila les accablantes ressexions que
faisoit Eumene, voila les inutiles de-
sirs qu'il formoit ; tout le desesperoit
enfin , lans qu’il voulût ouvrir (on
cœur à un ami qu'il avoir sage,fiiel-
le ,& à toute épreuve; quoique ce dote
toute la resource d'un malheureux
dans une douleur sussi vive que celle