S U R LE B E A U. 143’
tour d’esprit. Je dis un tour, qui ne
ies dépare pas. C’est la seconde chose
qui nous frappe dans un discours ,
& qui mérite une attention parti-
culiere.
La plûpart des hommes qui ré-
sséchissent, ontà-peu-près les mêmes
pensées sur les mêmes sujeîs. II n’y
a que le tour qui les distingue. Je
veux dire , que la verité qui se pré-
sente la même quant aux fonds à tous
les esprits attentifs , se modifie di~
versement selon les diverses dispo-
siîions qu’elle trouve dans l’àme qui
Ia conçoit. Elle se façonne , poitr ainsi
dire, dans notre entendement; elle
se colore dans l’imaginafion ; elle
s’anime dans le cœur. Elle prend
ainsiun certain air marqué, souvent
original, qui de Ia pensée passe dans
l’expression. C’est ce que j’appelle
tour d’esprit,
tour d’esprit. Je dis un tour, qui ne
ies dépare pas. C’est la seconde chose
qui nous frappe dans un discours ,
& qui mérite une attention parti-
culiere.
La plûpart des hommes qui ré-
sséchissent, ontà-peu-près les mêmes
pensées sur les mêmes sujeîs. II n’y
a que le tour qui les distingue. Je
veux dire , que la verité qui se pré-
sente la même quant aux fonds à tous
les esprits attentifs , se modifie di~
versement selon les diverses dispo-
siîions qu’elle trouve dans l’àme qui
Ia conçoit. Elle se façonne , poitr ainsi
dire, dans notre entendement; elle
se colore dans l’imaginafion ; elle
s’anime dans le cœur. Elle prend
ainsiun certain air marqué, souvent
original, qui de Ia pensée passe dans
l’expression. C’est ce que j’appelle
tour d’esprit,