DOI Heft:
Annales de la régéneration politique de la Monarchie Francoise Nro. I, II. Section
DOI Artikel:Nro. V.
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— xcv - —
Qu'il me soit permis , après avoir entretenu
Votre Mnjesté d'une question dont la décision est
devenue si importante; qu'il me soit permis , après
avoir réfîtmé les diverses intentions de Votre Ma-
jesté, relatives au pins grand avantage de Tes peu-
ples; qu'il me soit permis , dis-je, de în'arrêter
un moment sur le bonheur particulier de Votre
Majestéi II saut en convenir , la Jktisfitction atta-
chée à un pouvoir fans limites eft tonte d'imagina-
tion ; car fi le fouverain ne doit fe propofer nue le
plus g*-and avantage de l'Etat , & la plus grande
sélicité de fes Sujets, le far.rifi.ee de quelques unes de
fes prérogatives, pour atteindre à ce double but, est
certainement le plus bel vfage de fa pui(sance, & c'est
même le feut' qui ne foit pas fufceptiblc de partage,
puisqis il ne petit émaner que de fan propre cœur &
de fa propre vertu^ tandis que les abus & la plupart
des exercices journaliers de l'autorité dérivent le plus
souvent de l'afeendant des Miuistres. Ce font eux
qui, fe trouvant prefque nuls au milieu d'un ordre
confiant & invariable, voudroient que tout sût con-
duit par les volontés infzantanêes du Souverain^ bien
fûrs d'avoir oÀnfl une inssuence proportionnée à la
multitude d'intérêts particuliers qui abouti feut à eux
& à la variété des resjovts qu'ils font agir. Mais
si Votre Majeslé arrête sou attention lur le présent
& sur l'avenir, si Elle y résséchit avec ce jugement
impartial & modéré qui fait un des caractères re-
marquables de son esprit , Elle verra que dans le
plan
Qu'il me soit permis , après avoir entretenu
Votre Mnjesté d'une question dont la décision est
devenue si importante; qu'il me soit permis , après
avoir réfîtmé les diverses intentions de Votre Ma-
jesté, relatives au pins grand avantage de Tes peu-
ples; qu'il me soit permis , dis-je, de în'arrêter
un moment sur le bonheur particulier de Votre
Majestéi II saut en convenir , la Jktisfitction atta-
chée à un pouvoir fans limites eft tonte d'imagina-
tion ; car fi le fouverain ne doit fe propofer nue le
plus g*-and avantage de l'Etat , & la plus grande
sélicité de fes Sujets, le far.rifi.ee de quelques unes de
fes prérogatives, pour atteindre à ce double but, est
certainement le plus bel vfage de fa pui(sance, & c'est
même le feut' qui ne foit pas fufceptiblc de partage,
puisqis il ne petit émaner que de fan propre cœur &
de fa propre vertu^ tandis que les abus & la plupart
des exercices journaliers de l'autorité dérivent le plus
souvent de l'afeendant des Miuistres. Ce font eux
qui, fe trouvant prefque nuls au milieu d'un ordre
confiant & invariable, voudroient que tout sût con-
duit par les volontés infzantanêes du Souverain^ bien
fûrs d'avoir oÀnfl une inssuence proportionnée à la
multitude d'intérêts particuliers qui abouti feut à eux
& à la variété des resjovts qu'ils font agir. Mais
si Votre Majeslé arrête sou attention lur le présent
& sur l'avenir, si Elle y résséchit avec ce jugement
impartial & modéré qui fait un des caractères re-
marquables de son esprit , Elle verra que dans le
plan