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Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine — 2.1854/​55 (1855)

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Cherbonneau, Auguste: Essai sur la littérature arabe au Soudan d'après le Tekmilet-ed-dibadje d'Ahmed-Baba, le Tombouctien
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https://doi.org/10.11588/diglit.13590#0037
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mander des livres de rhétorique, il chercha aussitôt dans sa
bibliothèque et me remit indistinctement tous les ouvrages
sur la matière que sa main put rencontrer.

Quant à sa prodigieuse patience à enseigner pendant la
journée entière, même aux intelligences les plus rétives, sans
dédain comme sans ennui, elle allait jusqu'à faire souffrir les
auditeurs de son excès de bonté. Lui, au contraire, il demeu-
rait impassible, à tel point que j'ai entendu dire à l'un de mes
condisciples : « Je crois que ce docteur à bu de l'eau du puils
de Zemzem (14), pour ne point se lasser ainsi d'enseigner. »
Sa patience était d'autant plus faite pour émerveiller, qu'elle
était unie à une piété exemplaire et à l'amour de la retraite.
Il ne pensait qu'à faire du bien aux hommes, même les plus
pervers, n'ayant en vue que leur utilité, et s'éloignant do
toute occupation frivole. La modestie l'avait revêtu de son
manteau précieux; il s'avançait environné de toutes les lu-
mières de la vertu, plein de calme, d'affabilité et d'une pudeur
que rehaussait la plus exquise délicatesse. Tous les cœurs
éprouvaient pour Mohammed-Barirou une vive sympathie;
toute langue célébrait ses louanges, et tout ce qui l'entourait
ne songeait qu'à le bénir. Son âme vraiment grande ne dédai-
gnait point d'enseigner les commençants; il y consuma sa vie
entière, occupé également à rendre service et à rétablir la
concorde parmi les hommes. Nul autre n'a pu le remplacer et
personne ne lui a été semblable.

Le sultan deTombouctou ayant voulu lui conférer la charge
de cadi dans sa ville capitale, il répondit par un refus, allé-
guant qu'il y avait dans le pays d'autres savants plus dignes
que lui; il fit même toutes sortes de démarches pour décliner
un honneur auquel il voulait échapper.

C'est surtout après la mort d'Ahmcd-ben-Saïd, qu'il s'ap-
pliqua à l'enseignement. Tel fut dès-lors l'emploi de sa journée
(j'en parle en témoin) : dès les premières heures du jour, il
se mcltait à professer, et faisait de suite plusieurs cours diffé-
 
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