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Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine — 2.1854/​55 (1855)

DOI article:
Cherbonneau, Auguste: Les ruines de Carthage d'après les écrivains musulmans
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https://doi.org/10.11588/diglit.13590#0134

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— 123 —

après tout le génie des Romains, et les ressources dont ils
pouvaient disposer. Un des émirs de Tunis, le frère du prince
régnant , s'élant vu dans la nécessité de faire réparer quelques
arches de l'aqueduc, aux abords de la ville, pour ramener les
eaux dont le cours s'était trouvé interrompu sous le règne de
son prédécesseur, s'épuisa durant plusieurs années en efforts
inouïs, sans atteindre à la perfection de l'œuvre ancienne.
Tout ce qu'il put faire avec ses faibles moyens, fut d'exécuter
quelques raccords dans la maçonnerie. »

Ibn-Abou-Dinar rapporte en effet que ce fut le sultan Abd-
Allah-Mohammed-el-Mestamer, qui restaura, en 666 de l'hégire
(de J.-C. 1268), une partie de l'aqueduc dont il dirigea les
eaux vers son jardin d'Abou-Falir, aujourd'hui El-Bathem ,
mais qu'il n'en releva qu'un petit nombre d'arches avec du pisé.

Depuis l'invasion musulmane, Carthage est généralement
appelée Maallaka, du nom d'un château à plusieurs étages
bâti sur la mer. El-Bekri parle de deux autres édifices, le
Théâtre et les Thermes, qu'il désigne même par les mots grecs
figurés en lettres arabes : mais on ne peut s'empêcher de le
taxer d'exagération lorsqu'il vient dire que les Thermes ren-
fermaient des colonnes de marbre très hautes et sur le cha-
piteau desquelles dix hommes pouvaient s'asseoir autour d'une
table.

Pour ce qui frappe les regards, on admettra volontiers que
la sagacité des voyageurs arabes a émis des interprétations à
peu près satisfaisantes, et que les erreurs dans lesquelles ils
sont tombés ne proviennent que de leur ignorance en archi-
tecture. La critique moderne est forcée de se montrer moins
exigeante, si elle tient compte de la différence qui existe
entre les édifices musulmans et ceux du monde romain. Mais
ce qu'il lui appartient de relever et de combattre avec les ar-
mes de l'histoire, ce sont les énormités par lesquelles des
érudits de Tunis ont osé, au mépris de la vraisemblance, prou-
ver l'antiquité de Carthage.
 
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