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Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine — 2.1854/​55 (1855)

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Cherbonneau, Auguste: Les ruines de Carthage d'après les écrivains musulmans
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https://doi.org/10.11588/diglit.13590#0137

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— 126 —

cité réservée à lanl de désastres, Pour la seconde fois, sa
population fut dispersée. Elle avait duré 830 ans, depuis la
colonie de C. Gracchus.

Sur ses décombres s'éleva une forteresse entourée de quel-
ques habitations; et cette place de guerre ne fut point sans
importance militaire, sous les dynasties arabes, qui envahi-
rent successivement l'Afrique septentrionale.

Telle est en abrégé l'esquisse historique des ruines Cartha-
ginoises. Cependant, les auteurs musulmans n'en ont rien su.

Le Koran, ce livre étrange, qui ne justifie en aucune ma-
nière l'admiration qu'il a inspirée à certains écrivains euro-
péens, loin d'apporter la lumière au peuple arabe lorsque
celui-ci s'élança sur la scène dn monde, proscrivit et stigmatisa
la science comme une chose funeste aux âmes sincèrement
dévotes. De là, celte ignorance presque complète des temps
antérieurs qu'on remarque chez les docteurs de l'islam. De là,
ce superbe dédain pour tout ce qui a précédé la venue de
Mahomet. On dirait que l'effort constant que fait l'esprit hu-
main pour fixer le passé, pour y trouver les leçons du présent
et les espérances de l'avenir, est réputé sacrilège dans celte
religion. Voyez en effet l'auteur du Mounès fi akhbar Jfrikia ou
Tounès, qui professait pourtant une estime et un goût profonds
pour l'histoire, et qui déclare même dans son introduction
avoir consulté les Chrétiens sur les annales de l'antiquité! Que
d'erreurs n'enseigne-l-il pas à ses coreligionnaires sous pré-
texte de leur expliquer les origines de Cartilage? Il fallait
qu'il n'eût aucune idée de la saine, critique pour donner ainsi
tête baissée dans des contes monstrueux, après avoir écrit
solennellement en parlant de l'histoire : « Qu'il est merveilleux
de voir se refléter, comme dans un miroir, tout ce qui a été
dit, tout ce qui a été fait dans les temps reculés. « Quel rap-
port en effet existe entre la vérité et celte tradition incohérente
à l'aide de laquelle il s'ingénie à prouver l'antiquité de Car-
lhage?Je la transcris textuellement afin qu'on apprécie d'un
 
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