Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine (3.1856/57 (1858))

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baguette de la main gauche, semble faire, de la main droite,
une libation avec un petit vase à deux anses ; à gauche, le
torse et le bras gauche nu d'une femme, sans doute , égale-
ment vêtue. A la fresque à hauteur de ceinture de ces deux
derniers personnages, s'allonge le dos d'une bête fauve, qui
ressemble fort à un tigre.

Mais, ce qu'il y a de plus gracieux dans ce fragment dé
mosaïque, c'est sans contredit l'encadrement du sujet prin-
cipal. Cet encadrement se compose de couples de griffons
assis, enroulés de lianes et affrontés, levant chacun une patte
de devant, et s'apprêtantà boire dans un vase qui les sépare.
Chaque couple de griffons est séparé lui-même par un mas-
caron ou une tête de soleil, vue de face et couronnée de
pointes ou de rayons.

Ce fragment de mosaïque ne le cède en rien, sous le rapport
de l'exécution, du dessin et des couleurs, à celui que nous
avons essayé de décrire en premier lieu.

Par suite, sans doute, de l'infiltration des eaux à travers
les blocs de rocher ou de quelque éboulement, le sol voûté
du caveau s'est effondré en son milieu. Cet effondrement a
amené de nouvelles découvertes. On a pu pénétrer, par cette
ouverture, dans une galsrie souterraine dont les profondeurs,
les richesses tumulaires sont encore à peu près inconnues.
Était-ce là l'emplacement d'une nécropole ? Tout porte ù
croire, au moins, que c'était un lieu de sépulture choisi par
des gens riches, si l'on en juge pas les échantillons de monu-
ments qui s'y trouvent, mais dont nous n'avons pas à nous
occuper ici.

Le caveau sépulcral dont il s'agit suffirait, seul, par sa
structure, pour éveiller la curiosité, si le sarcophage qu'il
était destiné à abriter, n'offrait lui-même un bien autre
intérêt.