Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine (3.1856/57 (1858))

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équarri géométriquement même, et qu'il paraît avoir été tra-
vaillé, conformément aux règles de l'art, avec des instruments
et outils assez semblables à ceux dont se servent encore au-
jourd'hui nos tailleurs de pierres.

Lorsque le sarcophage a été découvert et extrait de la
cavité qui le protégeait, on a immédiatement procédé à son
ouverture. On y a trouvé, parfaitement bien conservé, un
squelette humain au grand complet. Ce squelette s'est réduit,
au contact, non pas en poussière, mais en une pâte molle et
blanchâtre, ce qu'il faut attribuer à l'action de l'humidité (la
charpente osseuse du corps lui-même est, on le sait, composée
de phosphate de chaux). La tête du squelette, étendue sur le
dos, reposait sur un coussinet; le corps avait dù être enseveli
dans une pièce d'étoffe, car, sur certaines parties des os, on a
distingué la trace de la trame du linceul qui l'enveloppait; du
reste, le temps a tout consumé, mais le corps n'a pas été brûlé.

Chose regrettable et digne de remarque, on n'a trouvé dans
ce sépulcre aucun des objets, médailles, pièces de monnaie,
bijoux, urnes, vases, statuettes, poteries, etc., dont les
Romains avaient coutume d'accompagner les dépouilles de
leurs morts. On a même cherché vainement l'obole, le denier,
qu'on déposait toujours dans la bouche du défunt, et qui devait
servir à celui-ci pour acquitter le péage du Styx sur la bar-
que à Caron, nocher infernal refusant impitoyablement le pas-
sage à ceux qui ne lui apportaient point ce tribut obligatoire.

Bien qu'on en ail dit, les dimensions de ce sépulcre dé-
montrent que la race romaine, au moins à cette époque,
n'atteignait point aux proportions gigantesques qu'on lui
attribue généralement : beaucoup de nos hommes du Nord
seraient mal à l'aise, couchés dans ce bassin depierre, qui n'a
guère plus de cinq pieds et demi de longueur.

L'épaisseur du couvercle (0 m. 20 c), qui ne parait pas