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Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine — 3.1856/​57 (1858)

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Cherbonneau, Auguste: Inscriptions arabes de la province de Constantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.9388#0149
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indisciplinée, pour laquelle il professait le plus profond mé-
pris? En peu de jours il rassembla sous ses drapeaux une
armée de Kabyles, et après avoir ressaisi le pouvoir, s'attri-
bua le titre de pacba qui lui fut confirmé par la Porte. Un
forgeron de la tribu des Beni-Fergan, appelé Ben-Aïça, devint
son ministre, pour ne pas dire son exécuteur des hautes-œu-
vres. Comme si l'extermination des Turcs et le meurtre des
principaux habitants de la ville ne suffisait qu'imparfaitement
au maintien de son autorité, il déchaîna sa fureur contre
les tribus que révoltaient ses exactions; la râzia fut érigée en
système. Il en était venu à ce degré d'audace, qui fait qu'un
souverain, foulant aux pieds la loi et la religion, ne voit plus
dans le peuple qu'une espèce de bétail qu'on exploite et qu'on
égorge sans pitié. Ainsi, à la suite d'une expédition contre les
Abd-el-nour, il rapporta 400 têtes qu'il avait fait couper dans
celte tribu, et cet horrible trophée fut exposé sur les rem-
parts de la ville pendant plusieurs jours. Ceux qui ont écrit
sa biographie ont oublié de dire qu'il professait un profond
dédain pour la propriété particulière, et que la plus grande
partie des matériaux employés dans la construction de son
palais a été extorqué aux plus riches habitants de Cons-
tantine. Son insatiable convoitise trouvait un perpétuel ali-
ment dans les femmes, les chevaux et les trésors de ses su-
jets ; malheur à ceux qui en possédaient.

Lorsqu'il se fut débarrassé des janissaires, il les remplaça
par des kabyles et par des cavaliers du désert, qui, étrangers
au reste de la population, se comportaient comme en pays
conquis. Tous ces excès n'étaient pas faits pour lui assurer
un appui contre les menaces de la France. Mais, l'horreur du
nom chrétien est si grande chez les musulmans, qu'il vit
même les victimes de sa tyrannie défendre avec acharnement
son drapeau. En 1857, il expia son orgueil par la perte de sa
capitale, et c'est à partir de ce moment, qu'il passa onze
années dans les Auress, à soutenir contre nos troupes une

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