— 9 —
en opposition avec les lumières que nous avons acquises par
suile de notre établissement en Afrique.
Avant les Romains, la race phénicienne , depuis des siècles
maîtresse des villes maritimes , s'était propagée dans tout le
massif de la Numidie; mais elle n'avait guère dépassé la lisière
des hauts plateaux, que continuaient de parcourir les trou-
peaux des Gélules errants. A l'ouest de l'Ampsaga surtout,
dans celle région de la Mauritanie qui depuis a reçu le nom
de sitifienne, une chaîne de montagnes inextricables préservait
les pasteurs aborigènes de tout contact avec la race étran-
gère, confinée dans les murs d'un ou deux petits ports.
Les nouveaux maîtres du pays trouvèrent donc , ici , un
peuple fixé au sol el jouissant d'une civilisation déjà avancée,
là, un champ librement ouvert aux entreprises de la coloni-
sation.
D'ailleurs, l'atmosphère brûlante et insalubre des plaines
basses du littoral n'était pas faite pour y attirer les colons
romains, et sans doute ceux qui en bravèrent les dangers
tournaient plutôt leurs idées vers le commerce que vers l'a-
griculture, qui, dans l'antiquité civilisée, se mariait bien mieux
avec les lettres. Au temps de Saint Augustin , après cinq siè-
cles d'occupation romaine, la langue punique dominait encore
dans les plaines d'Hippône.
La région des hauts plateaux, élevée de huit ou neuf cents
mètres en moyenne au-dessus du niveau de la mer, jouissait,
au contraire d'un climat sain , d'une température analogue à
celle d'une grande partie de l'Italie. Aussi se couvrit-elle suc-
cessivement de colonies et d'établissements de toutes sortes ,
qu'un intérêt de sécurité fil sur plusieurs points former d'élé-
ments militaires.
A Sétif, en particulier, une colonie de vétérans fut fondée,
vers la fin du I" siècle , sous la protection du dieu Mars et
la significative dénomination de Nerviana Augusta iJarlia-
Hs. Dans de telles conditions, l'esprit militaire dut se perpé-
en opposition avec les lumières que nous avons acquises par
suile de notre établissement en Afrique.
Avant les Romains, la race phénicienne , depuis des siècles
maîtresse des villes maritimes , s'était propagée dans tout le
massif de la Numidie; mais elle n'avait guère dépassé la lisière
des hauts plateaux, que continuaient de parcourir les trou-
peaux des Gélules errants. A l'ouest de l'Ampsaga surtout,
dans celle région de la Mauritanie qui depuis a reçu le nom
de sitifienne, une chaîne de montagnes inextricables préservait
les pasteurs aborigènes de tout contact avec la race étran-
gère, confinée dans les murs d'un ou deux petits ports.
Les nouveaux maîtres du pays trouvèrent donc , ici , un
peuple fixé au sol el jouissant d'une civilisation déjà avancée,
là, un champ librement ouvert aux entreprises de la coloni-
sation.
D'ailleurs, l'atmosphère brûlante et insalubre des plaines
basses du littoral n'était pas faite pour y attirer les colons
romains, et sans doute ceux qui en bravèrent les dangers
tournaient plutôt leurs idées vers le commerce que vers l'a-
griculture, qui, dans l'antiquité civilisée, se mariait bien mieux
avec les lettres. Au temps de Saint Augustin , après cinq siè-
cles d'occupation romaine, la langue punique dominait encore
dans les plaines d'Hippône.
La région des hauts plateaux, élevée de huit ou neuf cents
mètres en moyenne au-dessus du niveau de la mer, jouissait,
au contraire d'un climat sain , d'une température analogue à
celle d'une grande partie de l'Italie. Aussi se couvrit-elle suc-
cessivement de colonies et d'établissements de toutes sortes ,
qu'un intérêt de sécurité fil sur plusieurs points former d'élé-
ments militaires.
A Sétif, en particulier, une colonie de vétérans fut fondée,
vers la fin du I" siècle , sous la protection du dieu Mars et
la significative dénomination de Nerviana Augusta iJarlia-
Hs. Dans de telles conditions, l'esprit militaire dut se perpé-