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Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine — 4.1858/​59 (1860)

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Moll, A.: Énumération des principaux monuments de l'ancienne Théveste
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https://doi.org/10.11588/diglit.9389#0097
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— 8S —

sont encore debout. La table théodosienne porte à 59 milles
(87 kilomètres environ) la dislance de ces deux villes : cet
intervalle est couvert de ruines, villages, aqueducs, routes,
temples, villas dont l'ensemble dénoie un pays peuplé comme
»n de nos départements de France les plus populeux. Ajou-
tons que ce même pays (Bhêrret-él-Arueb et pays des Ouled-
Sidi-Abid) est actuellement abandonné par Dieu et par les
hommes. C'est un véritable désert, sauf quelques douars éloi-
gnés à de grands intervalles les uns des autres. Les sources
sont taries, les rivières sont devenues des torrents à sec pen-
dant dix mois de l'année, les montagnes sont dénudées, les
forêts échappées en partie à la grande insurrection berbère du
VIIIe siècle (I) ont disparu peu à peu , détruites par le feu ou
la dent impitoyable des troupeaux, et l'arabe insouciant et fa-
taliste interrogé sur les causes de celle métamorphose si com-
plète, vous répondra tranquillement : Dieu l'a voulu.

Nous n'avons pu nous empêcher de jeter en passant ce cri
de douleur sur les effets pernicieux de celte religion de l'is-
lam, si simple , si philosophique , nous dirons presque si su-
blime , mais dont loufts les beautés se trouvent neutralisées
Par ce simple mot : « fatalisme », qui arrête dans son essor
toute idée d'amélioration et de progrès.

Patience ! l'aurore d'une ère nouvelle apparaît à l'horizon
de ces contrées, déshéritées pendant si longtemps. La prospé-

(1) Ce fut la reine Kahina qui, vers le commencement de l'invasion
arabe, souleva les Berbères et porta l'étendard de la révolte dans les
Auress.f Elle lutta avec tant d'acbarnement contre les conquérants, qu'elle
faillit ruiner leurs pensées d'établissement en Afrique (Voir le tome IX de
la Commission scientifique de l'Algérie, p. 254, trad. de M. A. Berbrug-
gcr _ Ibu-Chebbalh dit que les bois et les forets étaient en si grand
nombre et si vastes, que depuis Tripoli jusqu'à Tanger, ce n'était qu'un
seul ombrage, et que le pays était couvert de villes fortes et de bourgades
très-peuplées (Voir Conslanline et ses antiquités, par M Clierbonneau ,
dans 1 Annuaire de 1855). — On lit dans le voyage du cheikb Tidjani,
qui a été traduit par M. Alph. Rousseau (p. 65) : « En apprenant la ren-
trée en campagne de Hassan, la reine Kahina lit couper tous les arbres de
la contrée et détourner presque toutes les eaux, afin d'imposer aux musul-
mans toutes sortes de privations en Ifrikia.
 
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