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La seconde nécropole s'étend au nord et à l'ouest, à
cent mètres du rempart, 'si l'on peut appeler ainsi la
ligne d'énormes pierres que les besoins d'une défense dé-
sespérée ont entassées sans ordre sur le bord du plateau.
Les pierres funéraires n'ont point de type particulier.
Quelques unes atteignent une longueur de deux mètres
et se terminent par un angle; d'autres, et c'est le plus
grand nombre, sont cintrées dans la partie supérieure.
Il y a aussi de simple dalles carrées et des blocs demi-
cylindriques. La rosace à six feuilles et le croissant, re-
levé ou renversé, s'y rencontrent fréquemment. Ce sont
des emblèmes de la religion des Numides, que les Romains
avaient adoptés sans y attacher d'importance.
Deux fragments d'écriture lybique ont attiré notre
attention; nous les ajouterons à la liste d'inscriptions
romaines et byzantines que nous avons recueillies de ce
côté. Par eux-mêmes, ces vestiges de l'époque la plus
reculée n'auraient, je veux bien l'avouer, qu'une mé-
diocre valeur : mais, si on les rapproche des souvenirs
nombreux laissés à la même place par les hommes du
Bas-Empire, ils acquièrent tout de suite une certaine
importance et deviennent la base d'un renseignement
précieux pour l'histoire de la colonisation africaine, en
reportant son origine au temps presque oublié de la
domination Lybienne.
Au lieu de suivre l'ordre alphabétique, qui est le plus
propre à faciliter les recherches, j'ai disposé les épita-
phes par rang d'âge, afin de faire mieux ressortir la
longévité extraordinaire des habitants du Chettâba.
La seconde nécropole s'étend au nord et à l'ouest, à
cent mètres du rempart, 'si l'on peut appeler ainsi la
ligne d'énormes pierres que les besoins d'une défense dé-
sespérée ont entassées sans ordre sur le bord du plateau.
Les pierres funéraires n'ont point de type particulier.
Quelques unes atteignent une longueur de deux mètres
et se terminent par un angle; d'autres, et c'est le plus
grand nombre, sont cintrées dans la partie supérieure.
Il y a aussi de simple dalles carrées et des blocs demi-
cylindriques. La rosace à six feuilles et le croissant, re-
levé ou renversé, s'y rencontrent fréquemment. Ce sont
des emblèmes de la religion des Numides, que les Romains
avaient adoptés sans y attacher d'importance.
Deux fragments d'écriture lybique ont attiré notre
attention; nous les ajouterons à la liste d'inscriptions
romaines et byzantines que nous avons recueillies de ce
côté. Par eux-mêmes, ces vestiges de l'époque la plus
reculée n'auraient, je veux bien l'avouer, qu'une mé-
diocre valeur : mais, si on les rapproche des souvenirs
nombreux laissés à la même place par les hommes du
Bas-Empire, ils acquièrent tout de suite une certaine
importance et deviennent la base d'un renseignement
précieux pour l'histoire de la colonisation africaine, en
reportant son origine au temps presque oublié de la
domination Lybienne.
Au lieu de suivre l'ordre alphabétique, qui est le plus
propre à faciliter les recherches, j'ai disposé les épita-
phes par rang d'âge, afin de faire mieux ressortir la
longévité extraordinaire des habitants du Chettâba.